Les championnats du monde d'enduro à Ambert ( Puy-de-Dôme) en septembre 2019 sont la preuve du lien qui unit l'Auvergne et cette discipline. La première épreuve en France s’est déroulée en 1972 à Brioude (Haute-Loire). Depuis l'Auvergne est le terrain de jeu favori de l’enduro.
L’histoire d’amour entre l’Auvergne et l’enduro a commencé en juillet 1972. Le Moto Club Brivadois accueille pour la première fois en France une épreuve de cette pratique de la moto en pleine nature. Jean-Louis Figureau, figure emblématique du Club était tombé sous le charme de l’enduro en Angleterre dans les années 60. Profitant de son expérience internationale il trace un parcours de 80 km de sentiers, de sous-bois, de gués et de cailloux sur ses terres auvergnates et Brioude devient la référence de la discipline dans l’hexagone.
Fort de cette réussite le Moto Club Brivadois pousse toujours plus loin sa passion de l’enduro et la consécration vient en 1980 avec les championnats du monde auxquels 14 nations différentes ont participé. Les ISDT (internationaux de trials sur six jours) ont intronisé l’Auvergne comme le domaine de l’enduro en France. En 1992 une équipe de France 3 Auvergne était à Brioude pour fêter les vingt ans d'histoire de l'enduro.
C'est un sport de passionnés modestes
En 1972 Thierry Charbonnier, le pilote Auvergnat le plus titré avait 18 ans. Il avait déjà en poche un titre de champion d’Auvergne en 50 cm3 et la passion chevillée au corps : "Pour moi l’enduro a été une révélation. Découvrir des coins de nature, rester 10 heures sur une moto sur terrain sec, mouillé, caillouteux… c’est un sport de copains, une discipline qui est restée simple car il n’y a pas d’argent. On ne brille pas sur les rampes en enduro. C’est un sport de passionnés modestes. "Ce modeste possède deux titres de champion du monde, dix de champion de France et un de champion d’Europe. Il le dit lui-même en souriant : "si j’avais choisi le foot, je ne pourrai plus sortir de chez moi!"
L’enduro n’est pas un sport tape à l’œil, c’est peut-être ce qui plaît aux Auvergnats : le public est connaisseur et n’hésite pas à marcher plusieurs kilomètres en forêt pour accéder aux meilleurs endroits, les plus spectaculaires ou les plus difficiles pour les concurrents.
C’est un sport répandu. En Auvergne l’enduro est la discipline qui compte le plus de licenciés dans le domaine de la moto. Mais c’est un sport peu financé, peu médiatisé et les petits clubs comme Brioude, Saint-Flour ou Ambert peuvent s’emparer des championnats nationaux et internationaux avec l’aide de nombreux bénévoles. Dans la région, les clubs sont compétents alors les pilotes se licencient.
Trois hectares de forêt plantés
C’est un sport qui remplit les campagnes au lieu de les vider même s’il fait grincer les dents des protecteurs de l’environnement.Une moto ne sera jamais « verte » mais La Fédération Internationale de Motocyclisme a signé un code de protection de l’environnement avec les Nations Unies.
Vincent Rigaudias, le président de la ligue auvergnate de moto est conscient que c’est une question essentielle pour l’avenir de ce sport : "Il faut allier l’environnement et l’enduro. Le motard aime et protège la nature. Il l’utilise mais n’en abuse pas. Après une course tout est ramassé, les pneus sont adaptés aux sols et on participe à la protection des cours d’eau. Et bien sûr, les tracés sont réglementés."
Les clubs auvergnats, fiers de leur territoire sont bien sûr sensibles à leur nature : pour la dernière manche des championnats du monde 2019 les 27, 28 et 29 septembre à Ambert, le moto club Livradois aide un agriculteur à replanter trois hectares de forêt pour compenser les émissions carbone provoquées par la compétition.