L'autorisation de la chasse pendant le confinement est qualifiée d'"injuste et discriminatoire" par plusieurs associations de défense de l'environnement en Isère alors que les sorties dans la nature demeurent interdites.
La chasse fait désormais partie des motifs dérogatoires au confinement en Isère. Les préfets ont autorisé la reprise de cette activité dans l'arc alpin, également en Savoie et Haute-Savoie. Car c'est en cette période automnale qu'est réalisée une "part très importante des prélèvements (ainsi que) la régulation des espèces de faune sauvage responsables des dégâts agricoles et sylvicoles", argue le préfet de l'Isère dans un communiqué.
Une décision que dénoncent plusieurs associations de protection de l'environnement, dont France nature environnement Isère. Elles pointent d'abord le terme de régulation "qui tente de donner un rôle social et une logique d’intérêt général à la chasse, alors qu’il s’agit d’un loisir", jugent-elles.
Communiqué FNE Isère - Non à la chasse et au piégeage durant le confinement ! Notre fédération et plusieurs associations demandent au Préfet de l'Isère de retirer les dérogations accordées aux chasseurs pendant cette période de confinement. https://t.co/5nwduTqE60
— France Nature Environnement Isère (@FNE_Isere) November 3, 2020
Dans son discours prononcé lors du congrès des maires de Haute-Savoie, le préfet a contredit cet argument, estimant que la chasse "permet aussi de contenir la population de certaines espèces dont la prolifération engendre dégâts aux cultures, aux biens, aux plantations forestières et peut générer des accidents de la route". Dans ce département, par exemple, le préfet Alain Espinasse a affirmé que moins de 500 cerfs avaient été abattus pour un objectif de 2 300 et 900 sangliers pour un objectif d'environ 3 000.
Quelques espèces concernées
La pratique de la chasse ne sera d'ailleurs autorisée que pour les espèces pour lesquelles "une régulation est nécessaire". Le sanglier et le cerf en Haute-Savoie, mais aussi le chevreuil en Isère. Cependant, pour les associations contestataires, "les quotas de prélèvement sont déjà bien réalisés". Elles estiment cette décision "parfaitement injuste et discriminatoire" alors que l'accès aux espaces naturels est interdit aux promeneurs pendant le confinement.
Cette mesure prise par plusieurs préfets en France émane d'une volonté du gouvernement. "Nous nous devons d’éviter un accroissement des dégâts faits aux cultures, aux forêts et aux biens par une prolifération des populations de grand gibier", écrivait dans un communiqué Bérangère Abba, secrétaire d'Etat auprès du ministre en charge de la Transition écologique, le 1er novembre.