Ce mercredi, le joueur le plus ému lorsque s'achèvera le dernier match officiel à Gerland sera probablement le milieu offensif de Tours, Bryan Bergougnoux. Il sera sur la pelouse de Gerland le seul rescapé du premier titre de l'OL en 2002.
L'affiche Lyon-Tours est un clin d'oeil que le tirage des 8es de finale de la Coupe de la Ligue a réservé au joueur de 32 ans, dont 22 vécus a Lyon et 11 passés au club."Pour moi, c'est magnifique. Quand j'ai vu le tirage, j'y ai tout de suite pensé", a-t-il expliqué.
Couvert de boue, car tout juste sorti de l'entraînement sur les terrains gras qui jouxtent le Stade de la Vallée du Cher, où il évolue depuis 2012, Bergougnoux a les yeux qui brillent et affiche un grand sourire derrière sa barbe fournie à l'évocation du match à venir.
"J'attends ça avec impatience. Ce sera historique, ça me donnera l'occasion de marquer le dernier but dans ce stade", glisse-t-il.
Triple champion de France avec Lyon en 2002 (même s'il n'a disputé qu'un seul match, le premier, perdu à Lens), 2004 et 2005, il était ensuite parti à l'arrivée de Gérard Houllier, craignant de ne plus avoir sa chance, à une époque où Lyon ne laissait que peu de place aux joueurs du centre de formation.
Après quatre ans à Toulouse, rêvant de Serie A, Bryan Bergougnoux a opté pour Lecce, une expérience de trois ans plutôt ratée, entrecoupée d'un prêt à Châteauroux en Ligue 2 puis à Chypre, à l'Omonia Nicosie en 2012. "C'est l'année où l'Apoel Nicosie va en quart de finale et perd seulement contre le Real Madrid", rappelle Bergougnoux. Pour la petite histoire, il convient de rappeler que l'Apoel avait éliminé l'OL en huitième de finale au passage, "ce qui est la preuve que c'était aussi un bon choix sportif", argue-t-il.
- Jouer jusqu'à 40 ans -
Il y a trois ans et demi, il décide cependant de revenir en France. "Je voulais revenir pour ma famille et pour faire partager cette expérience de l'étranger, parce que je commençais à avoir un peu de bouteille." Tours, alors dernier avec 1 point en 6 journées de Ligue 2, en profite et c'est donc là qu'il prodigue ses conseils aux jeunes: "j'essaye de ne pas les saouler avec ça, mais de leur donner au moins des petits conseils qui peuvent leur servir pour toute leur carrière".Récemment, Bryan Bergougnoux a aussi livré un témoignage touchant et courageux dans l'hebdomadaire France Football sur les problèmes financiers qu'il a connus en raison d'une gestion désastreuse de ses premiers salaires. "C'est vrai que ce n'est pas facile d'en parler, ne serait-ce que pour ma famille, que tout le monde sache... Mais je suis content, j'ai eu beaucoup de retours positifs. On m'a dit que l'interview avait été affichée dans plusieurs vestiaires, qu'elle avait été distribuée aux jeunes", se réjouit-il. "C'est dans ce but que je l'ai fait. Si ça peut aider un seul jeune ou empêcher un seul requin de faire son travail, ce sera tant mieux", poursuit-il.
Un rôle auprès des jeunes qu'il se voit bien endosser à la fin de sa carrière de joueur, même s'il ne l'envisage pas encore précisément. "Je ne veux pas trop commencer à me mettre là-dedans parce que ce serait déjà trouver une porte de sortie et me permettre de lâcher inconsciemment. Ce que je ne veux surtout pas. Moi si je peux jouer jusqu'à 40 ans... Après, je ferai entraîneur", conclut-il.