Après la visite de la commission de la Fédération internationale de ski le 18 mai à Cervinia (vallée d'Aoste) et Zermatt (Valais suisse), plus rien ne semble s'opposer à la tenue des quatre premières descentes transfrontalières de l'histoire de la Coupe du monde de ski alpin en octobre et novembre prochains.
Même Johan Eliash, le président de la Fédération internationale de ski (FIS), était de la visite, mercredi 18 mai, lorsque les membres du comité d'inspection ont rencontré les organisateurs de l'événement. Tous les acteurs étaient au rendez-vous, des fédérations italiennes et suisses de ski alpin jusqu'aux stations de Cervinia (Italie) et Zermatt (Suisse) en passant par la télévision suisse allemande qui assurera la retransmission de la course.
Les quatre premières descentes dès octobre/novembre 2022
Première confirmation : les dates de l'événement. Initialement prévues pour l'automne 2023, c'est finalement les 29 et 30 octobre 2022 qu'auront lieu les descentes hommes, et les 5-6 novembre les descentes dames.
Pour le président de la FIS, interrogé par le quotidien valdôtain AostaSera : "Cette course entre Zermatt et Cervinia constitue un apport énorme à la richesse du calendrier de la Coupe du monde de ski alpin. Elle consolide les disciplines de vitesse et offre des moments sportifs uniques aux athlètes et à leurs fans grâce à un parcours historique qui débute en Suisse et se termine en Italie."
"D'autre part, ajoute Johan Eliasch, le fait que les équipes s'entraînent dans cette région, à cette époque de l'année, pourra réduire les déplacements vers les destinations lointaines de l'hémisphère sud et aider la FIS à réduire les émissions de carbone."
Les hommes à Zermatt, les femmes à Cervinia
Pour l'événement en lui-même, la création de deux villages distincts pendant l'épreuve a été décidée. L'un à Cervinia, où seront logées les femmes, l'autre à Zermatt où séjourneront les concurrents hommes. Les deux seront dotés d'écrans géants sur lesquels seront retransmises les épreuves.
En ce qui concerne les liaisons entre les deux stations, en attendant la fin des travaux du nouveau téléphérique entre Testa Grigia et le petit Cervin, qui reliera Cervinia à Zermatt au printemps 2023, l'altitude du départ en territoire suisse a été légèrement baissée. La descente inscrite au calendrier FIS partira finalement toujours de la Gobba di Rollin, mais à 3 700 mètres d'altitude. L'arrivée étant prévue à Cime Bianche, en territoire italien, à 2 835 mètres d'altitude. L'épreuve est déjà inscrite pour les cinq prochaines années au calendrier international.
"Depuis des années, le désir s'était souvent manifesté d'avoir plus de courses de vitesse sur le calendrier de la Coupe du monde afin de créer un équilibre entre les courses de vitesse et les courses techniques", précise à l'Ansa (Agence italienne de presse) Urs Lehmann, le président de Swiss-Ski. "Avec ce Speed Opening Matterhorn Cervino, nous pouvons désormais répondre à cette demande encore plus rapidement que nous l'espérions."
Une arche pour matérialiser la frontière italo-suisse
Notez encore que pour assurer la sécurité des compétiteurs sur la piste longue d'environ 3,5 kilomètres, 18 kilomètres de filets seront installés. Mais aussi que la piste sera recouverte, tout l'été prochain, d'une toile protectrice pour préserver son manteau neigeux des fortes chaleurs.
"Mais ce n'est pas ce qui nous donnera le plus de travail", précisait à nos confrères de la Rai vallée d'Aoste Herbert Tovagliari, le président de Cervino Spa, la société de remontées mécaniques italiennes. "La piste de Coupe du monde étant, pour toute sa partie suisse et pour une petite partie italienne, située sur un glacier, il faudra s'employer à reboucher les nombreuses crevasses. Et c'est un gros travail que seuls les Suisses ont la capacité de faire".
Une preuve de plus que cette course, qui deviendra la plus élevée en altitude du calendrier de la Coupe du monde, est une œuvre commune. Une arche symbolisant le passage de Suisse en Italie sera d'ailleurs positionnée sur la piste lors du passage des skieurs.