Covid-19 et ski : moins de risques sanitaires dans une télécabine ventilée que dans un bureau, selon une étude suisse

D'après une étude du laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche (Empa) suisse, publiée le 29 janvier dernier, il y aurait moins de risques d'infection lors d'une journée de ski avec quelques trajets en cabine que lors d'une journée de travail dans un bureau mal ventilé.

Ce n'est pas une découverte : aérer un espace permet de diminuer les risques de transmission du Covid-19. Il en va de même pour les télécabines, explique une étude de l'Empa, le laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche, publiée vendredi 29 janvier.

Les chercheurs ont examiné la propagation des agents pathogènes dans trois types de cabines de tailles différentes et situées à 2 400 mètres d'altitude. Dans chaque cabine, les mouvements de l'air ont été mesurés à l'aide de capteurs de pression atmosphérique situés au niveau de la tête et de l'estomac.

Les résultats de l'institut de recherche publique montrent que dans la plus petite cabine (5 mètres cubes), l'air a été changé 138 fois par heure. Dans la cabine moyenne (40 mètres cubes) 180 fois. Et dans la plus grande cabine (un peu moins de 50 mètres cubes) seulement 42 fois.

Si l'air circule moins bien dans la grande cabine que dans les deux autres, c'est en partie parce que les fenêtres à charnières sont situées sur le toit de la nacelle. "Contrairement aux autres cabines, le flux d'air est très sensible", explique Ivan Lunati, chercheur à la tête de cette étude : "Il y a là des conditions d'écoulement plus compliquées, qui sont moins efficaces."

 

Plus de changement d'air que dans un bureau

L'étude suisse compare ensuite ce chiffre de 42 changements d'air avec d'autres espaces clos : "Dans un wagon de train, il y a sept à quatorze changements d'air par heure ; dans un bureau moyen de deux personnes, même un seul changement d'air par heure environ."

"La physique de la propagation des gouttelettes et des aérosols dans une pièce n'est pas entièrement comprise", rappelle l'étude. Pour  se rapprocher le plus possible de la réalité, les chercheurs ont utilisé un modèle dans lequel ils ont intégré un système de calcul de la production de virus et de la propagation du virus dans la population.

Le risque d'infection lors d'un voyage de 12 minutes dans la petite cabine est beaucoup plus faible que lors d'une journée de travail de 8 heures dans un bureau de 20 mètres carrés pour deux personnes, le 'remplissage d'air' étant remplacé une fois par heure.

Etude du Laboratoire fédéral suisse d'essai des matériaux et de recherche

Les remontées mécaniques toujours ouvertes en Suisse

Le risque d'infection est encore plus faible que lors d'un dîner sur 30 mètres carrés avec huit personnes parlant fort. En conclusion, le rapport explique que "si les fenêtres sont laissées ouvertes, une journée de ski avec quelques trajets en cabine signifie un risque d'infection bien moindre qu'une journée de travail dans un bureau mal ventilé pour deux personnes."

L'étude tient à rappeler que les masques réduisent le risque de propagation du virus et qu'il est utile de limiter le nombre de passagers par voyage. Le rapport s'est essentiellement limité à la circulation d'agents pathogènes à l'intérieur d'une télécabine.

Depuis de nombreuses semaines, la réouverture des stations de ski pose question en Suisse. "La pratique du ski n'est pas à risque en elle-même, c'est la queue devant les remontées mécaniques" et le "relatif respect des consignes sanitaires" qui pose problème, rappelait un épidémiologiste suisse, mi janvier. En Hélvétie, l'ouverture de la saison, et des remontées mécaniques, n’a pas été retardée. Malgré l'avis contraire de nombreux pays voisins, dont la France.

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité