Covid-19. "Pour l’instant la balance bénéfices-risques est en faveur de ces vaccins"

Le lundi 7 décembre, l'émission "Ensemble c'est mieux" sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes se penchait sur les vaccins contre le coronavirus alors que le gouvernement a présenté sa stratégie de vaccination. Le Pr. Christian Chidiac, infectiologue, a répondu en direct aux questions des internautes.

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L'horizon s'éclaircirait-il ? Le Premier ministre a annoncé le 3 décembre que la première phase de la campagne de vaccination contre la Covid-19 devrait débuter courant janvier (sous réserve du feu vert des autorités sanitaires). Un million de personnes seront concernées dans un premier temps. "D'abord les personnes âgées en établissement, notamment les Ehpad", a déclaré Jean Castex, "à la fois les résidents, et les personnels y travaillant lorsque ces derniers sont à risque de développer une forme grave de la maladie". La France a commandé 200 millions de doses et la vaccination sera gratuite pour tous.

Toutefois, comme le rappelle franceinfo:, un récent sondage Ipsos révèle que seulement 54% de la population envisage de se faire vacciner contre la Covid-19, ce qui place la France dans le peloton de tête des pays les plus réticents face aux vaccins. La campagne, imminente, de vaccination contre le coronavirus Covid-19, était au coeur des conversations dans l'émission "Ensemble, c'est mieux" sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, lundi matin. Carinne Teyssandier recevait Christian Chidiac, le chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital de la Croix-Rousse de Lyon. Il a répondu à quelques-unes des questions que les internautes nous avaient transmis tout au long du week-end.

Vos questions et les réponses du Professeur Chidiac


Question de Joëlle : "Pourquoi commence-t-on par les personnes âgées, voire très âgées dont le système immunitaire n’est plus suffisamment performant pour réagir efficacement à la vaccination ? Est-ce une expérimentation qui ne dit pas son nom ?"
Pr. Chidiac : "On commence par les personnes âgées pour plusieurs raisons. La première, c’est qu’elles ont payé un très lourd tribut à l’épidémie de COVID, comme vous le savez. Ce n’est pas une expérimentation puisque le plan de l’HAS a été dévoilé la semaine dernière. Les premiers résultats des essais dont on dispose, pour lesquels on n’a pas encore les articles scientifiques publiés, les communiqués de presse des firmes montrent que l’efficacité vaccinale à trois mois après les doses est intéressante. Autour de 95 % pour l’ensemble de la population mais quand dans la population qui a été étudiée : 44 000 pour les vaccins Pfizer, 33 000 pour Moderna et 11 000 – 16 000 pour Astrazeneca, il y avait parmi les personnes qui ont participé aux essais des personnes âgées et des personnes atteintes de comorbidité. Donc, on sait aujourd’hui qu’il existe une efficacité vaccinale dans cette population."

Question de Thierry : "Les effets indésirables recensés lors des effets cliniques à grande échelle sont de quelle nature (du plus bénin ou plus important), merci".
"On ne peut pas encore parler, bien sûr, de grande échelle puisque je vous ai donné les chiffres. En fonction des phases de développement d’un vaccin, en phase 1 il y a des dizaines de patients ; en phase 2, des centaines ; en phase 3 ce sont des milliers. C’est ce qui permet de réaliser les études pivots pour obtenir l’autorisation de mise sur le marché. Ensuite, les essais de phase 4 qui comprennent des centaines de milliers voire des millions de vaccins. Pour l’instant, les effets indésirables qui ont été décrits sont des effets qui ne sont pas graves. Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas en tenir compte. Les céphalées, fatigue, douleur aux points d’injections, il n’y a pas eu de drame. Comme pour tous les médicaments, comme pour tout vaccin, ce qui est important, c’est de pouvoir assurer un suivi de pharmacovigilance dans le temps, de façon à être certain que la tolérance sera acceptable. Pour l’instant la balance bénéfices-risques est en faveur de ces vaccins. On attend l’autorisation de l’agence européenne et de la ANSM pour pouvoir démarrer les vaccinations. Ce n’est que lorsqu’on aura un suivi de plusieurs mois, plusieurs années, qu’on pourra être totalement rassuré. Je comprends parfaitement qu’il y ait des interrogations légitimes."

Question de Fabrice : "Si la campagne de vaccination est peu suivie, y a-t-il un risque que la pandémie puisse repartir rapidement ?" 
"Comment dire les choses… Le virus continue à circuler de façon importante. On l’a vu dimanche, 11 000 nouveaux cas. Tout ce qui a été fait jusqu’à présent n’a pas atteint les objectifs qui étaient espérés. Le dépister/tracer/isoler : on a vu les limites, même si c’est en train de se mettre en place. Finalement, la seule chose qui a fonctionné, c’est le confinement. On a eu un confinement très dur au mois de mars, un deuxième qui a été moins strict, mais aussi dur que le premier parce que c’était le deuxième. On voit bien que l’adhésion aux mesures barrières, au port du masque, aux recommandations, les gens ont du mal pour certains à les appliquer. En plus, on est en saison froide qui favorise les lieux confinés. Donc, il risque effectivement non pas de repartir, mais de continuer. Là, on est en période de freinage mais on n’est pas comme au mois de juin dernier donc il faut faire très attention. La mise à disposition des vaccins, même si elle va être étalée dans le temps, constitue un certain espoir."

Question de Joseph : "Est-ce que des campagnes de dépistage massives avant de se retrouver pendant les fêtes sont réalistes ?"
"Ce qu’il faut bien savoir, c’est qu’on peut faire des campagnes de dépistage massif, ça va être fait dans des villes tests. Ce qui est important, ce n’est pas uniquement de dire à quelqu’un vous êtes positif, vous êtes négatif. C’est qu’ensuite, il y ait le traçage qui se met en route pour repérer les contacts. Ensuite, qu’il y ait une mesure d’isolement pour que le virus arrête de se transmettre et qu’on brise la chaîne de transmission. Donc, si la première partie : dépister, ça a l’air assez facile, la suite (le traçage et l’isolement), ce n’est pas toujours évident. Il faut réquisitionner des hôtels… Je veux dire qu’il faut considérer la stratégie dans l’ensemble et pas uniquement du dépistage isolé."
 

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