Covid-19 : théâtres, cinémas, le monde de la culture retient son souffle face à un déconfinement incertain

La France sortira-t-elle du confinement comme prévu le 15 décembre ? Face à un virus du Covid-19 toujours actif à l'approche de Noël, l'exécutif n'exclut pas de modifier ses plans. Dans les Alpes comme ailleurs, les acteurs du monde de la culture retiennent leur souffle.
 

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"Ces montagnes russes, c’est usant". Marc Larebière,  directeur du théâtre des têtes de l’art à Annecy, a du mal à cacher son agacement. Voilà 15 ans qu’il dirige ce comedy club de 55 places et si la motivation est toujours vive, la colère, elle, commence à peser. "Avec les vacances d’été et les deux confinements, le théâtre a été fermé 8 mois cette année, comptabilise-t-il. J’ai organisé la reprise de la programmation à partir du 18 décembre mais on commence à entendre que le virus circule encore trop. J’ai peur que le déconfinement soit repoussé".
 


Un déconfinement incertain 


Au fil des jours, le doute s’installe chez les acteurs du monde de la culture. Marc et les autres pourront-ils rouvrir leurs théâtres, musées et cinémas ?

La perspective d'échouer à atteindre mi-décembre le seuil de 5.000 cas détectés du nouveau coronavirus place le gouvernement face à un dilemme, car Emmanuel Macron en a fait une condition pour entrer dans la deuxième phase d'allègement des mesures sanitaires. "Le 15 décembre, si nous sommes bien arrivés autour des 5.000 contaminations par jour et environ 2.500 à 3.000 personnes en réanimation (...) le confinement pourra être levé" et remplacé par des couvre-feux de 21h à 6h, excepté les 24 et 31 décembre, avait promis le chef de l'Etat. "Nous pourrons donc à nouveau nous déplacer, sans autorisation, y compris entre régions, et passer Noël en famille" tandis que" les salles de cinéma, les théâtres, les musées pourront reprendre leur activité", avait-il aussi ajouté.

"Est-ce que les chiffres demanderont de revoir la copie annoncée ? C'est trop tôt pour le dire", affirme-t-on désormais dans l'entourage du Premier ministre Jean Castex, qui prendra la parole jeudi, au lendemain d'un nouveau conseil de défense. De quoi plonger les exploitants de cinéma ou de salles de théâtres dans une énième période d'incertitude.

 

Tous sur le qui-vive


"Quand on nous dit qu’on peut rouvrir, on répète, on installe, on met en scène et ça prend du temps ! explique le directeur du théâtre annécien. Et puis après, on nous dit qu’on ne sait pas et on laisse les gens travailler pour rien ! Là on est sur le qui-vive".

À Grenoble, Bruno Thivillier partage la même inquiétude. Directeur du cinéma Le Méliès, il regrette que les annonces gouvernementales se fassent toujours au dernier moment. "On travaille sur un programme d’ouverture dès le 15 décembre. Si le Premier ministre fait des annonces jeudi, ce sera seulement quelques jours avant le jour J. Au final, c’est toute l’organisation d’un lieu vivant qui peut basculer. C’est presque incorrect de mettre tout le monde au travail alors que tout peut voler en éclat avec une décision de report"

"Forcément un peu inquiet", il n'a pas résisté à l'envie de partager ses interrogations sur la page Facebook du cinéma. 
  

Le virus circule encore trop 


Si Bruno est aussi angoissé, c'est parce que les chiffres ne sont pas bons. Après avoir atteint un pic à plus de 50.000, voire 60.000 nouveaux cas enregistrés certains jours fin octobre, la circulation du Covid-19 a diminué sensiblement jusqu'à atteindre 10 à 11.000 cas par jour en moyenne fin novembre. Mais la semaine dernière, ce nombre s'est maintenu autour de 10.000 nouveaux cas quotidiens et la France est "encore loin de l'objectif de passer sous la barre des 5.000", qui sera "très difficile" à atteindre, a prévenu le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon.

Principale crainte : que la circulation du virus ne soit pas assez basse au moment critique des fêtes de Noël et du jour de l'An, quand les réunions familiales vont se multiplier et faire courir le risque d'un redémarrage. Face à cette nouvelle donne, l'exécutif choisira-t-il de réadapter le déconfinement ? Avec des couvre-feux plus tôt ? En se montrant plus strict sur la réouverture des musées, théâtres ou cinémas ?

Face à cette incertitude, d’autres préfèrent rester philosophes. Marianne Taillibert, responsable communication du Musée de Grenoble, a choisi de se consacrer à sa nouvelle exposition. "On se prépare à rouvrir le 16 décembre avec une expo consacrée à l’artiste italien Gorgio Morandi, explique-t-elle. Tout doit être prêt dans l’hypothèse où la réouverture aura bien lieu. On préfère rester optimistes ».
 
 
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