En Isère, les restaurateurs ne crient pas victoire malgré l'annonce du calendrier du déconfinement. La directrice de l'Umih 38 regrette le maintien du couvre-feu jusqu'en juin et craint que la réouverture des seules terrasses ne crée "un malaise dans la profession".
Le calendrier est fixé. Alors que la France navigue entre couvre-feux et confinements depuis six mois, Emmanuel Macron annonce, dans un entretien accordé à plusieurs quotidiens régionaux et publié jeudi 29 avril, une levée progressive des restrictions. Un déconfinement "en quatre étapes" qui commencera avec la levée des restrictions de déplacement à partir du 3 mai. Les collégiens et les lycéens retrouveront les salles de classe, mais le couvre-feu restera en vigueur.
A partir du 19 mai, les terrasses des bars et restaurants pourront rouvrir, avec six personnes par table maximum, et le couvre-feu sera repoussé à 21 heures. Une mesure qui ne satisfait pas vraiment Danièle Chavant, la directrice de l'Union des métiers des industries et de l'hôtellerie en Isère (Umih 38). "Seul un restaurant sur quatre dispose d'une terrasse. Et cela représente à peine 30% du chiffre d'affaires", pointe-t-elle.
Danièle Chavant n'exclut pas de demander un agrandissement des terrasses, comme cela avait pu se faire après le premier confinement. Mais cette souplesse ne pourra pas s'appliquer à tous les restaurateurs, lui faisant craindre "un malaise au sein de la profession" qu'elle juge "maltraitée".
Calendrier "trop chaotique"
"Il nous faut retrouver notre art de vivre à la française, en restant prudents et responsables", a pour sa part affirmé le chef de l'Etat, annonçant également la réouverture des commerces, musées, cinémas et théâtres mi-mai.
La troisième étape est fixée au 9 juin avec un couvre-feu décalé à 23 heures et l'ouverture en intérieur des cafés et restaurants - toujours avec six convives par table maximum. Mais là encore, le maintien du couvre-feu inquiète les restaurateurs. "Les clients viennent au restaurant le soir parce que c'est un moment de détente. Un couvre-feu à 23 heures, ça veut dire quoi ?", questionne Danièle Chavant, "triste et atterrée" par un calendrier "trop chaotique" selon elle.
Il faudra attendre le 30 juin, la veille des vacances, pour que le couvre-feu prenne fin. Le président de l'Umih, Roland Héguy, s'est félicité auprès de l'AFP d'avoir "les clés du déconfinement" afin de "s'organiser pour travailler".