Quelque 28 000 cas de Covid-19 ont été détectés en Auvergne-Rhône-Alpes lors de la campagne de dépistage massif lancée par la région mi-décembre. Le nombre de tests a été quadruplé par rapport à la semaine précédant la campagne, selon Laurent Wauquiez.
Plus de 600 000 personnes testées sur les quelque 8 millions d'habitants d'Auvergne-Rhône-Alpes. C'est le bilan du dépistage massif du Covid-19 lancé par l'exécutif régional le 14 décembre. "Il s'agit de la plus vaste campagne de dépistage menée en France à ce jour", s'est félicité le président de région Laurent Wauquiez (LR) lors d'une visioconférence de presse mercredi 23 décembre.
Les données sont celles obtenues mardi midi "ne sont pas consolidées", a-t-il précisé. Cette campagne massive doit se prolonger jusqu'à jeudi. Sur les 625 940 tests réalisés, "28 848 cas positifs ont été détectés, soit un taux de positivité de 4,1%", a souligné Laurent Wauquiez. "Les estimations scientifiques tablaient sur un taux d'environ 1%".
"On est parvenu à détecter deux fois plus de cas positifs pendant cette campagne préventive qu'auparavant", a-t-il ajouté. Et le nombre de tests effectués "a été quatre fois supérieur" à la semaine précédant la campagne. "C'est un changement d'échelle important qui a démontré l'utilité de la campagne puisque nous avons bien plus de cas positifs qu'anticipé".
Depuis Mions, dernier point d'étape sur #TousDépistésAvantNoël : nous avons multiplié x4 le nombre de tests réalisés.
— Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) December 23, 2020
Je suis très fier des 18 000 professionnels et bénévoles qui ont fait de cette opération un succès.
Profitez de Noël et continuez à bien protéger vos proches. pic.twitter.com/xxfL1JrYoD
Cette campagne de tests gratuits, pour laquelle la région a déboursé 19 millions d'euros, "a permis d'éviter de 10 000 à 30 000 contaminations supplémentaires en cassant la chaîne de transmission", a estimé le président de région. Les cas positifs, souvent asymptomatiques, et les cas contacts ont pu être tracés par l'Assurance maladie. "Le taux d'incidence devrait baisser la semaine prochaine", selon les projections du comité scientifique régional présidé par le Pr Bruno Lina.
"On doit changer notre approche des tests"
Les cinq départements qui ont réalisé le plus de tests sont le Cantal, l'Isère, la Savoie, l'Allier et le Puy-de-Dôme. Une diminution de la circulation du virus a été notée dans le Rhône et la métropole de Lyon ainsi qu'en Savoie. En revanche, un taux de positivité plus élevé a été relevé en Haute-Savoie (5,2%), Isère (4,8%), Loire et Allier (4,6%).
Médecins et infirmiers libéraux, pharmaciens, kinésithérapeutes, mais aussi sapeur-pompiers, secouristes, bénévoles se sont mobilisés pendant cette campagne. Un dispositif parfois critiqué par le corps médical, déjà mobilisé pour faire face à la seconde vague qui a durement touché la région.
"On peut faire un test à un moment donné, pendant la période d’incubation, et développer des symptômes deux jours après", prévenait également le Pr Olivier Epaulard, infectiologue au CHU de Grenoble. Selon M. Wauquiez, "aucune autre région n'a proposé de campagne de tests de cette ampleur dans les lycées où des cas positifs ont aussi été révélés".
"Aujourd'hui, on tend la main au gouvernement pour qu'on travaille ensemble, notamment en ce qui concerne les lycées", a indiqué le dirigeant. "On doit changer notre approche des tests, non plus utilisés en diagnostic mais en préventif". Mi-novembre, le ministre de la Santé Olivier Véran avait qualifié la décision de Laurent Wauquiez d'organiser une campagne massive de tests avant Noël "d'effet d'annonce", l'Agence régionale de santé n'ayant pas été prévenue de ce dispositif.