Des cours en présentiel un jour par semaine, et deux repas quotidiens à un euro à l'université.. Emmanuel Macron a répondu jeudi 21 janvier 2021 à la détresse des étudiants face à la crise sanitaire. Des propositions qui ont fait réagir, les étudiants et les élus.
"Un étudiant doit avoir les mêmes droits qu'un salarié (...) S'il en a besoin, il doit pouvoir revenir à l'université un jour par semaine" dans des amphis avec une jauge maximum de 20%, a déclaré jeudi le président Macron, lors d'une rencontre avec les étudiants de l'université de Paris-Saclay, dans l'Essonne.
Le chef de l'Etat, qui a écouté les jeunes lui faire part de leur détresse, a souhaité accélérer le calendrier de reprise "en présentiel" des universités. Une annonce qui intervient malgré une situation épidémique qui ne montre pas de signes d'accalmie. Cette nouvelle organisation pourrait bien se révéler "assez compliquée à gérer". Jusqu'à présent, seuls les étudiants de première année devaient reprendre, par demi-groupes, les travaux dirigés en présentiel à partir du lundi 25 janvier.
Pour répondre à la précarité, le président de la République a promis que tous pourraient avoir accès à deux repas par jour pour le prix d'un euro le repas dans les restos U. Les restaurants universitaires restent actuellement ouverts avec des repas à emporter.
En outre, il est également question d'une assistance psychologique : "à partir du 1er février, tous les étudiants qui en ont besoin pourront bénéficier d'un chèque psy pour consulter sans avoir à avancer de frais", écrit le chef de l'Etat sur twitter.
Lorsqu’un mal-être s’installe, il ne doit y avoir aucun tabou à tirer la sonnette d’alarme. À partir du 1er février, tous les étudiants qui en ont besoin pourront bénéficier d’un « chèque psy » pour consulter sans avoir à avancer de frais.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) January 21, 2021
Des annonces présidentielles jugées trop tardives...
Les étudiants lyonnais qui manifestaient jeudi 21 janvier, au lendemain d'une journée nationale d'action, n'ont pas manqué de réagir aux propositions du chef de l'Etat. "Ces mesures sont un premier pas, qui aurait peut-être suffi en septembre ; hélas, les mois de détresse se sont accumulés et la réponse des pouvoirs publics doit être à la mesure de la situation, qui n'est plus loin d'un point de non-retour", indiquent les organisateurs de la manifestation lyonnaise.
"Un vaste plan Marshall pour la jeunesse"
Les annonces d'Emmanuel Macron ont également fait réagir Sébastien Michel, le maire d'Ecully. Cette commune de l'ouest lyonnais abrite un campus de plusieurs milliers d'étudiants.
"La réponse de l’Etat doit être à mon sens de trois ordres : économique, social et culturel. Economique, en offrant à notre jeunesse des perspectives d’emplois alors que la crise économique se profile", indique l'élu divers droite dans un communiqué qui propose de " favoriser davantage l’alternance, l’emploi des jeunes ou encore les emplois étudiants" afin de "faciliter l’intégration dans la vie professionnelle post-étude".
Le maire se dit également favorable à certains assouplissements. Il s'agit de permettre aux jeunes de "relancer leur vie sociale et universitaire s’ils limitent dans le même temps les interactions avec leur famille".
Pour Sébastien Michel, il est "grand temps" que la jeunesse puisse commencer à retrouver une vie "proche de celle qui doit être la sienne". Une urgence pour éviter de créer davantage de "dégâts psychologiques, dont certains sont irréversibles".
Dix députés lancent un SOS
"Avec mes collègues, nous alertons Jean Castex afin que le Gouvernement prenne la mesure du drame qui se joue", a expliqué sur les réseaux sociaux le député LREM du Rhône Hubert Julien-Laferrière. Pour ces dix élus, les annonces du Président de la République constituent "un premier pas important mais elles sont insuffisantes". Et selon eux, "trop d’étudiants passeront entre les mailles du filet." En outre, les signataires de la lettre se "sceptiques" concernant la mesure du "chèque santé mentale". Les élus signataires de ce courrier estiment qu'il y a "urgence" à rompre cet isolement des étudiants et "l'absence totale de contact humain". Ils demandent "de permettre aux Universités d'aller vers un retour des TD en présentiel (...) au moins en hybridation, pour l'ensemble des filières et des niveaux"...
Concernant les repas, les élus demandent "sans délai la gratuité automatique des restaurants universitaires pour tous, boursiers et non boursiers, pendant toute la durée de la crise sanitaire". En outre, pour lutter contre la précarité étudiante, ils demandent "la mise en place d'une aide d'urgence directe à destination de l'ensemble des étudiants".
? Nous demandons sans délai :
— Hubert J-LAFERRIERE (@hub_laferriere) January 22, 2021
➡️reprise des cours, en particulier les TD, en présentiel en hybridation
➡️une aide d’urgence ainsi qu’un revenu minimal pour l’ensemble des étudiants
➡️Repas à 1€ : les RU ne sont pas toujours accessibles et quid du couvre-feu?
?Il y a urgence pic.twitter.com/cjdlKSAwdk
De son côté, la députée du Rhône LREM Anne Brugnera a "salué" les annonces du chef de l'Etat en faveur des étudiants et notamment "le double repas à 1 € par jour pour tous les étudiants qui en feront la demande". "Examens, cours et précarité sont les premiers sujets d’anxiété des étudiants #Covid19", ajoute-t-elle.