La communauté universitaire est sous le choc après le drame survenu dans la nuit du 8 au 9 janvier à Lyon. Un étudiant en Droit de Lyon 3 s'est défenestré. Lundi, une cellule d’écoute psychologique et un numéro vert sont mis à disposition des étudiants et de "tous ceux qui en auraient besoin".
Un drame s'est joué dans la nuit du 8 au 9 janvier à Lyon. Un étudiant en master de droit s'est défenestré dans la résidence universitaire dans laquelle il logeait. Son pronostic vital est engagé. Etudiants et professeurs de l'Université Lyon 3 ont été informés dimanche 10 janvier.
Dans un mail interne envoyé aux étudiants et enseignants de l'université, le président de Lyon 3, Eric Carpano, évoquait "un acte de désespoir". "Cette nouvelle est un choc et elle nous bouleverse tous", indique-t-il.
Des étudiants fragilisés par la situation sanitaire
"Il ne nous appartient pas à ce stade de chercher une explication à ce geste. Il rappelle toutefois la grande vulnérabilité des étudiants que la situation sanitaire vient amplifier, " indique Eric Carpano. Le président de l'université Lyon 3 évoque notamment la situation sanitaire particulièrement difficile que vivent les jeunes : "La fermeture des universités, les cours à distance, l’arrêt des activités sportives, culturelles et festives ont favorisé l’isolement et la détresse psychologique." Le président de l'université Jean Moulin évoque également la situation matérielle des étudiants et notamment une situation économique qui "a précipité les plus fragiles dans la précarité". Eric Carpano prévient et appelle à réagir : "Un drame humain se joue que nous ne devons pas occulter. Ceci nous questionne sur notre rôle et notre responsabilité collective : nous devons réagir !"
"Urgence nationale"
Le président de Lyon annonce "un plan d'action solidaire déjà en préparation centré sur la lutte contre la précarité étudiante". Le responsable indique, sans détailler, qu'il "contient une série d’actions concrètes pour lutter contre la précarité sociale et la fragilité numérique, contre le décrochage et en faveur de l’accès aux soins."
Pour Eric Carpano, la situation relève d'"une urgence nationale qui implique une action de très grande ampleur.
Les universités et les autres établissements d’enseignement supérieur doivent s’unir pour interpeller les pouvoirs publics mais aussi se mettre au travail sans délai pour dresser un état de lieux de la situation et proposer ensemble des dispositifs adaptés et à effet immédiat.
"Il y a une urgence sanitaire. Une urgence sociale. Les étudiants sont en très grande détresse : il nous faut une aide sociale avec des psychologues et le renforcement de la médecine préventive", a également déclaré le président de Lyon 3 dimanche sur France 2.
Au lendemain du drame, le Collectif Solidarité Etudiante, fondé pendant le confinement, réagissait au geste de désespoir du jeune homme :"Nous ignorons encore les raisons qui ont poussé cet étudiant à ce geste extrême" mais redoute "de nouvelles tragédies".
[COMMUNIQUÉ]#Lyon3 pic.twitter.com/FlR3yauYyE
— Collectif de solidarité étudiante (@cselyon) January 10, 2021
Cette tentative de suicide n'est pas sans rappeller celle d'Anas. Le jeune étudiant, originaire de Saint-Etienne, s'était immolé devant le Crous de Lyon en 2019. Par ce geste, il entendait protester à l'époque contre la précarité étudiante. Après plusieurs mois plongé dans le coma, il avait tenu à témoigner il y a quelques semaines.