CHASSE. "Ça permet de voir des situations qui peuvent être dangereuses" : un simulateur pour réviser les règles de sécurité

À quelques jours de l'ouverture de la chasse, les chasseurs drômois peuvent s'entrainer avec un simulateur. Pas de coups de feu, pas de vrais sangliers, mais des capteurs qui analysent la trajectoire de leur balle. Objectifs affichés : améliorer le tir et l'application des règles de sécurité.

Un champ en bordure de forêt, un fusil à la main et un sanglier qui passe. Ce n'est pas une vraie matinée de chasse, mais une simulation en intérieur. Si le chasseur a bien sa vraie arme entre les mains, celle-ci n'est pas chargée, mais équipée de capteurs et c'est vers un écran qu'il tire.

Ce dimanche 10 septembre, c'est l'ouverture de la chasse pour toutes les espèces. Avant de partir pour la battue au grand gibier ou à la chasse à la perdrix rouge, les chasseurs de la Drôme peuvent passer par le cinéma-tir. "Vous allez avoir trois sangliers qui vont arriver de la gauche vers la droite, vous avez tout le champ pour tirer et on analysera votre tir", détaille Philippe Douvre, technicien de la Fédération départementale des chasseurs de la Drôme, avant de lancer la simulation. 

"On prend de mauvaises habitudes"

Son fusil à la main, Bernard Rojat, chasseur depuis 53 ans, tire en direction des sangliers faits de pixels. Ensuite, la trajectoire de son tir, mais aussi l'endroit où il a touché les animaux sont affichés sur l'écran. "L'avantage, c'est qu'on peut parler de sécurité, assure Philippe Douvre, ce qui est plus compliqué en tir réel sur un sanglier. Ça permet de discuter, de comment se positionner par rapport aux dangers, par exemple une maison. On peut leur montrer concrètement comment on fait un angle de 30 degrés, qui est obligatoire."

La règle des 30 degrés est une consigne de sécurité. Pour ne pas toucher un autre chasseur qui se trouve sur la même ligne, le chasseur délimite un angle de 30 degrés à sa droite et à sa gauche dans lequel il ne tire pas. "C'est une véritable remise en question, ça nous permet de nous corriger et de pouvoir guider les autres, assure Bernard Rojat qui teste le cinématir. Quand on est un vieux chasseur, on prend de mauvaises habitudes."  

90 accidents lors de la saison 2021-2022

Un renforcement indispensable de la sécurité : sur la saison de chasse 2021-2022, l'Office Français de la Biodiversité (OFB) a recensé 90 accidents de chasse, dont huit mortels (deux ont concerné des victimes non-chasseurs). Une augmentation par rapport à l'année précédente (80 accidents), mais une diminution depuis 20 ans (il y avait eu 203 accidents en 2003). La principale cause de ces accidents serait le manquement aux règles de sécurité : non-respect de l'angle de tir, mauvaise manipulation des armes, tirs en direction des routes...

Une baisse qui ne satisfait pas les associations d'usagers de la forêt ou de défense de l'environnement. Selon un sondage Ipsos, pour l'association One Voice paru le 6 octobre 2022, 48% des sondés se déclarent opposés à la chasse. Même si 61% des personnes interrogées estiment qu'elle est indispensable pour limiter les dégâts causés par la faune sauvage,  87% considèrent que la chasse pose des problèmes de sécurité. 

100 000 euros investis

La Fédération départementale des chasseurs de la Drôme, qui compte 10 000 adhérents, a investi 100.000€ pour équiper la salle de cinématir. "C'est un outil qui permet d'améliorer constamment la sécurité à la chasse, c'est notre objectif premier, assure Rémy Gaudier président de la Fédération. On voit exactement tout ce que balaye notre canon, du moment où on a l'arme en main et après qu'on a tiré. Ça permet de voir des situations qui peuvent être dangereuses. Il y a une deuxième vertu : on voit la qualité de son tir. En éthique de la chasse, quand on tire un animal, il faut le foudroyer."

L'objectif pour la Fédération, voir passer chaque année 400 chasseurs par ce simulateur. 

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