Les coupes rases : une méthode de déforestation qui consiste à couper tous les arbres à l'aide de gros bulldozer. Une pratique légale mais qui pourrait perturber la biodiversité, notamment aux abords des rivières où se situent ces forêts.
Dans le sud de la Drôme, une parcelle de bois mise à blanc...essentiellement des peupliers et saules parfois centenaires. Une forêt alluviale qui pousse au bord des cours d'eau : un véritable hâvre pour la bio diversité, mis à mal par des coupes rases, selon Stéphane Vincent, conservateur des réserves naturelle - Ligue pour la protection des oiseaux : "On voit que les exploitants ne laissent absolument rien. Il reste quelques arbres. C'est vraiment ce qu'on appelle des coupes rases, et la forêt est complètement massacrée" décrit-il.
"Des pratiques de coupes, comme celles que l'on observe, ne sont pas des pratiques durables de gestion de la forêt. Ce sont des exploitations, à un moment donné... Et puis plus rien, "après moi le désert"... On ne peut pas parler d'entretien, au contraire. Ca réduit à zéro tout le potentiel de l'habitat. Il va falloir plusieurs dizaines, voire centaines d'années pour que le milieu se reconstitue."
il faut interdire cette pratique qui consiste à ce qu'un bulldozer puisse entrer et tout enlever
Si la pratique des coupes rases n'est pas illégale, elle n'est pas non plus clairement encadrée. Aujourd'hui les associations de défense de la nature s'en alarment, tout comme les gestionaires des rivières. Ils demandent de faire évoluer les pratiques. "On ne veut pa interdire à des exploitants de travailler" résume Jean-Louis Grapin
"Mais il faut mettre des réglementations qui, à la fois, permettent de continuer à faire de l'exploitation -ce qui permet de renouveler la biodiversité- mais aussi interdire cette pratique qui consiste à ce qu'un bulldozer puisse entrer et tout enlever."
Les associations de défense de la nature craignent que ces coupes ne se multiplient, notamment pour alimenter les centrales à biomasse. Dans la Drôme, plusieurs cas de coupes rases ont été récemment constatés. Certaines sont effectuées au printemps, en pleine période de reproduction des espèces.