Le service de la répression des fraudes a perquisitionné jeudi 24 septembre, à Romans-sur-Isère (Drôme) le siège social du groupe SFAM, spécialisé dans l'assurance des appareils électroniques, déjà épinglé l'an dernier pour ses pratiques commerciales.
La direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes du ministère de l'Economie a confirmé ce vendredi 25 septembre "qu'à son initiative, des investigations se sont déroulées auprès de la SFAM dans le cadre de suspicion d'infractions au code de la consommation".
Le court courriel du ministère ne précise pas les infractions susceptibles d'être reprochées au groupe drômois, l'une des plus belles "success stories" de l'assurance française.
Selon le quotidien régional Le Dauphiné libéré, qui a révélé l'affaire, les enquêteurs ont débarqué jeudi 24 septembre aux alentours des 9h00 au siège flambant neuf de l'entreprise en demandant à une partie des employés de quitter leur poste en laissant leur ordinateur allumé et de ne revenir que le lendemain.
L'affaire remonte à 2017, lorsque l'association de consommateurs "Que Choisir" a déposer plainte contre la SFAM , la société d'assurance multimédia qui dispose de son siège à Romans-sur-Isère, dans la Drôme. L'association lui reprochait des méthodes de vente "trompeuses" et une procédure avec plus de 200 dossiers avait été ouverte par l'administration.
Sous prétexte d'un remboursement de 30 euros, les acheteurs livraient leurs coordonnées bancaires pour être finalement débités régulièrement sans réelle possibilité de retour. La résiliation du contrat sur simple coup de fil se révélait finalement beaucoup plus compliquée que cela.
Une version que contestait la SFAM, Sadri Fégaier, le président du groupe SFAM expliquait alors que toute personne ayant souscrit un contrat auprès de sa société, pouvait le résilier facilement en utilisant la plateforme téléphonique de la société
En juin 2019, la La direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes avait infligé à la SFAM une amende chiffrée aux alentours de 10 millions d'euros, pour avoir proposé lors de l'achat d'un appareil électronique un contrat d'assurance faussement présenté comme sans engagement.
Au printemps dernier, le fondateur de l'entreprise Sadri Fegaier assurait avoir tourné cette page. "Nous avons beaucoup travaillé, avec beaucoup de sérieux, pour renforcer nos formations et pour être à 100% au niveau qualité", avait-il indiqué. "Les efforts ont payé. On est quasiment au niveau zéro au niveau réclamations", assurait-il alors.
En vingt ans, l'entreprise fondée à partir d'une page blanche parSadri Fegaier, un fils d'immigrés tunisiens, est devenu un poids lourd du secteur de l'assurance affinitaire. La société compte à son capital des actionnaires prestigieux comme les fonds Ardian, la Caisse des dépôts et le fonds souverain émirati Mubadala.
Dans son métier d'origine dans l'assurance, la société a réalisé un volume d'affaires de 740 millions d'euros en 2019 et prévoyait de franchir la barre du milliard d'euros cette année. Elle développe parallèlement une chaîne de magasins "en dur", baptisée Hubside, commercialisant divers produits et services électroniques.