Abdel Alloui, un travailleur saisonnier marocain est sous le coup d’une expulsion de territoire. Pourtant son employeur, le maraîcher Alain Freyssin ne veut pas le voir partir. Entre les deux hommes et la préfecture de la Drôme, le ton monte.
Abdel Alloui est un marocain de 32 ans. Il entame sa deuxième année de travailleur agricole sur une exploitation maraichère à Vaunaveys-la-Rochette dans la Drôme. De la récolte à la vente, il sait un peu tout faire. «Je ramasse les fraises, les tomates, les salades, le persil. Je travaille au marché, je sers les clients» raconte Abdel.
Après cinq années passées sur le territoire français, le titre de séjour d’Abdel n’a pas été renouvelé. Alain Freyssin, le patron d’Abdel lui a fait signer un CDI et lui offre un logement sur l’exploitation. Inquiet à l’idée de voir expulser son employé modèle, le maraîcher a décidé de lancer une pétition de soutien : 400 signatures de clients en quelques jours et des commentaires élogieux.
« Abdel est un garçon très courageux et qui travaille aussi le dimanche pour l’exploitation. On demande le renouvellement de sa carte de séjour, courage, courage, courage …" Peut-on y lire sur les pétitions.
Pour Alain Freyssin, Abdel s’est parfaitement intégré et mérite de rester travailler dans son exploitation. Dans le passé et à plusieurs reprises, le maraîcher a fait appel à Pôle Emploi pour trouver une main d’œuvre agricole. Mais elle n'est pas toujours facile à recruter et à garder. Avec Abdel, il se dit satisfait de son travail et souhaite le garder jusqu’au bout. La confiance entre les deux hommes s’est installée.
Les clients le connaissent très bien… de toute la commune, de toute la contrée, jusqu’à Chabeuil, jusqu’à Crest. Il fait le marché de Chabeuil, celui de Beauvallon, il connait tout le monde et tout le monde connait Abdel. Et voilà, le préfet, lui, ne le connait pas, c’est pour lui un numéro, allez dehors… à la frontière comme ça, comme jeter un papier à la poubelle.
La préfecture de la Drôme rappelle qu’Abdel Alloui n’a pas respecté ses obligations de quitter le territoire en 2018 alors que son statut de travailleur saisonnier avait expiré. Dans le même temps, elle rappelle vouloir «fluidifier les procédures et faciliter la délivrance des visas pour les travailleurs qui ont l’habitude de travailler sur le territoire et qui respectent les procédures légales».
Abdel Alloui a demandé «une admission exceptionnelle» pour rester sur le territoire Français. La préfecture de la Drôme va étudier de près son dossier. Une issue devrait pouvoir se trouver d’ici à la fin de l’été.