Présentée ce vendredi 4 septembre aux élus drômois, la navette autonome "Beti" débutera sa période d'essai de quatre mois sur une petite route à partir du lundi 7 septembre. 

Après la navette autonome urbaine Navly, la navette des campagnes Beti. A compter de lundi, elle sera opérationnelle, à l’essai sur une portion de route communale de 4,6 km entre Crest et l’écosite d’Eurre, dans la Biovallée drômoise.

A l’essai parce que cette navette autonome en territoire peu dense fonctionne comme sa cousine mais est plus jeune, le démarrage du projet ayant commencé il y a 20 mois. On en est donc aux tests en situation réelle, avec du public dans l’habitacle et en présence de tous les usagers de la route. Objectif : corriger un grand nombre de données et de réglages en partie éprouvés mais dans des configurations fermées (voir plus loin, Val Thorens).

Ces essais vont durer quatre mois et demi, autant dire que la navette va être confrontée à des variations de température et des changements de décor d’ici à la mi-janvier. Et c’est tout le but de l’opération, comme l’explique Benjamin Beaudet, directeur général des autocars Bertolami et troisième génération depuis la création de l’entreprise de transport, "Quand, avec mes deux frères, nous avons repris la société, nous avons lancé une réflexion sur les transports de demain. Nous avons très vite considéré que le transport autonome était l’un des défis de demain. Et nous avons voulu nous inspirer des scenariis les plus courants, ceux liés aux trajets quotidiens."

Tester des vitesses supérieures


Jusqu’à présent, la navette Beti avait fait ses premières armes dans les rues enneigées de la station savoyarde Val Thorens, dans une seule rue. Avec succès. Mais ici, il s’agit de passer à la vitesse supérieure, au sens figuré comme au sens propre, de 15 km/h en moyenne à 25 km/h. "ça ne paraît pas grand-chose, mais beaucoup de choses subissent des modifications quand on atteint une certaine lancée", rappelle Benjamin Beaudet.

Contrairement aux voitures, les navettes autonomes apprennent par cœur leur trajet, ce qui change du tout au tout, les paramètres. D’autant que la navette doit s’adapter à l’évolution des décors dans lesquels elle progresse, en perpétuel changement : des bas-côtés non rectilignes, des talus plus ou moins élevés, plus ou moins végétalisés naturellement, des arbres dont la physionomie évolue avec les saisons. Bref, un tas de repères que Beti doit apprendre sur le bout des doigts pour ne pas risquer de s’arrêter net devant ce qui, pour elle, constitue un obstacle, ne serait-ce qu’une grosse branche tombée au sol après un coup de vent…

Un projet retenu dans un appel d’offres

Le pari était osé pour l’autocariste plus habitué à gérer une flotte d’autocars qui font des voyages à l’étranger qu’innover dans la Tech. Surtout que contrairement aux idées que l'on se fait, il est beaucoup plus facile de faire circuler une navette en milieu urbain qu'à la campagne. Pour le patron de l’entreprise, l’investissement en recherche et développement de Bertolami tombait sous le sens. Un investissement "difficilement quantifiable" qui a bénéficié d’un coup de pouce de la région (autorité organisatrice de transports) et du département de la Drôme à hauteur respectivement de 250 000 euros et 30 000 euros, dans le cadre d’un appel d’offres.

Depuis les premiers mois, le projet est conduit en partenariat avec un écosystème industriel dans lequel on retrouve Eurovia, Navya et le Cerema (le centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), un organisme public chargé d’inciter et accompagner les programmes innovants.
 
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