L'eau est essentielle pour les plantations, mais arroser est chronophage et gourmand. L'oya en terre cuite permet de les alimenter en continu selon leur besoin. Enterré, il diffuse l'eau par porosité. Un outil ancestral qui doit son efficacité à un mode de production précis. Exemple à la poterie du château à Grignan dans la Drôme.
Première publication en mai 2023.
Les oyas font depuis quelque temps déjà la une des sites de jardinage. Ces poteries en terre cuite enterrées à proximité des plantations permettent l'irrigation des sols en continu. Une méthode ancestrale remise au goût du jour.
Dans le jardin pédagogique partagé de Donzère, on aperçoit des bouchons entre les plants. "Les amphores en terre sont enterrées et vont diffuser l'eau par porosité. On le remplit une fois par semaine, voire une fois par quinzaine selon la météo" nous explique Sylvain de Lacvivier, président du collectif des chênes qui gère ce jardin. C'est une solution économe en eau et en attention, pertinente en tout temps.
Une poterie à la cuisson particulière
Mais attention, tous les oyas ne se valent pas. Ceux du collectif proviennent de l'atelier de Zouhir et Raphaëlle Chelly, installés à Grignan depuis 1982. Potiers, ils ont mis des années à trouver la bonne recette pour façonner des oyas efficaces. La matière première est la faïence. Tout se joue quasiment à la cuisson. "La température doit être grosso modo entre 940 et 1000 °C". Ne comptez pas sur eux pour être plus précis. Ils ont fait une multitude de tests avant de trouver la bonne température et tiennent à garder leur secret.
En plus de ce paramètre, il y a aussi l'épaisseur de la paroi qui est primordiale. "Si l'oya est trop épais, l'eau va mettre un temps fou à arriver à la plante". Les contenances varient également selon les besoins. Pour alimenter quatre pieds de tomate par exemple, il faut un oya de cinq litres.
L'oya, un outil ancestral relancé par la Covid
"Il y a beaucoup plus de demandes qu'avant. Ça a augmenté depuis la Covid, les gens sont retournés au jardin et veulent économiser l'eau en raison de sa pénurie" constate Raphaëlle.
Lorsque vous souhaitez acheter un oya, il est utile de prendre une photo de votre potager ou de votre jardin pour être bien conseillé.
Malgré la forte demande, pas question pour le couple d'industrialiser leur production. Zouhir fils de potier tunisien et sa femme Raphaëlle souhaitent garder leur savoir-faire artisanal. Ils invitent tous les professionnels à se lancer sur ce marché très porteur qui peut, à son échelle, préserver la planète.