L'huile de tournesol est devenue une denrée rare sur les rayons des magasins. Face à la forte demande, certains agriculteurs commencent donc à semer du tournesol. Ils misent sur des rémunérations substantielles. Dans la Drôme, on plante le tournesol...
L'huile de tournesol devient introuvable dans les magasins. Un casse-tête pour les particuliers mais aussi pour les restaurateurs. Cette pénurie impacte les restaurants : l'huile disponible se vend à prix d'or.
"Avant un bidon de 30 litres coûtait environ 47 euros. Maintenant, c'est de l'ordre de 80 à 90 euros selon les fournisseurs", explique Rodolphe Perret, restaurateur à Valence. Dans les cuisines de son restaurant de Valence, ce sont 100 litres d'huile de tournesol qui sont utilisées chaque semaine. Un produit indispensable pour la friture. Le prix de cette matière alimentaire a explosé. " On est pas loin de 120% d'augmentation sur l'huile," ajoute-t-il.
Si elle rationnée chez les professionnels de la restauration, pour les particuliers c'est encore plus compliqué : l'huile de tournesol a disparu des rayons des supermarchés. Plus une goutte disponible depuis plusieurs semaines.
Regain d'intérêt pour la culture du tournesol
La pénurie a créé un véritable effet d'aubaine chez certains agriculteurs. Dans la plaine de Montélimar, on commence à semer des plants avec la promesse de prix de vente record. Et les récentes évolutions du cours du tournesol, pour l'heure, leur donne raison.
"Aujourd'hui c'est intéressant. Il y a six mois, le tournesol était à 600 euros la tonne. On avait déjà gagné 100 euros par rapport à l'année précédente. Là, on est monté à plus de 1000 euros", selon Hervé Lauzier, agriculteur. Un constat sans appel. Mais les prix vont ils se maintenir à la hausse? "En septembre - octobre, à la récolte, les cours seront-ils toujours à ce prix ? On ne sait pas parce qu'il s'en sème beaucoup de tournesol," d'après l'agriculteur drômois.
Une bonne opportunité pour les agriculteurs locaux ? "Le tournesol est pas trop gourmand en eau, et pas trop gourmand en engrais. Dans le contexte actuel, c'est l'opportunité à saisir," ajoute Hervé Lauzier.
Mêmes arguments pour Philippe Comte, agriculteur installé à Châteauneuf-du-Rhône. Il a décidé de planter une de ses parcelles en tournesol. Elle était occupée jusqu'à présent par des plantations de poireaux. Mais le cours à la hausse de cet oléagineux n'a pas été le seul facteur : "Mon père en faisait déjà, j'ai pris la suite", explique-t-il. Et le tournesol ne manque pas d'intérêt :" avec sa racine pivotante, le tournesol restructure et allège le sol. En culture biologique, il se défend de l'herbe. Le prix encourage mais dans un assolement, c'est bien d'avoir du tournesol".
Quant au climat, c'est aussi un facteur à prendre en compte. Il peut influencer la qualité des récoltes et est déterminant pour valider le choix de la culture du tournesol.