Julien Cornillet à Montélimar, Isabelle Bizouard à Die, Gérard Oriol à Saint-Rambert d'Albon... Dans la Drôme, après le 2nd tour de scrutin du 28 juin 2020, des municipalités ont basculé, rebasculé, et changé de maire tout en restant parfois dans la lignée d'une même famille politique. Décryptage.
C'est le fait marquant de ce second tour des Municipales 2020 dans le département de la Drôme. Julien Cornillet, 35 ans, met fin à près de 20 ans de règne de Franck Reynier à la tête de la ville de Montélimar.
En choisissant d'installer le gérant d'une fabrique de nougat dans le fauteuil de maire, les 11.579 électeurs montiliens qui se sont rendus aux urnes ont porté une gifle cinglante au centriste Franck Reynier. Le candidat sortant à un quatrième mandat termine en 3e et dernière position de cette course électorale avec 25,05% des voix.
► Un nouveau visage, qui s'inscrit dans une lignée politique
Droite, Centre... Les étiquettes de partis politiques ne sont guère plus vraiment affichées lors d'un scrutin municipal. À Montélimar, depuis plus de 30 ans, la municipalité n'en reste pas moins clairement estampillée du centre-droit. Franck Reynier, battu le 28 juin 2020, est passé par le Mouvement Radical et l'UDI, l'Union des Démocrates et Indépendants. Avant lui, un membre de l'UDF et du Parti Radical occupait le fauteuil de maire : Thierry Cornillet, qui n'est autre que le père de Julien.
Pour ces Municipales 2020, Julien Cornillet menait une liste dite divers droite sur laquelle il avait obtenu le ralliement d'anciens élus de l'équipe Reynier. C'est le cas de Ghislaine Savin, élue régionale centriste, et de Karim Oumeddor, élu départemental LREM qui avaient claqué la porte du conseil municipal chacun leur tour.
Julien Cornillet est encarté chez Les Républicains. Le parti lui a d'ailleurs adressé, publiquement, ses félicitations pour sa victoire.
?? Félicitations à Julien Cornillet élu à Montélimar ! #Municipales2020 #LRMunicipales2020 pic.twitter.com/HMWr8YQd4Z
— les Républicains (@lesRepublicains) June 28, 2020
► Des bascules, ou plutôt des rebascules à Die et Saint-Rambert-d'Albon
Dans ces deux autres communes drômoises, les sortants ont été battus. Changement de maire à l'horizon, mais des visages déjà connus dans les deux cas. Die bascule du centre à gauche. Tandis qu'à Saint-Rambert-d'Albon repasse de gauche à droite.
Les 2.223 électeurs qui se sont rendus aux urnes dans le petit village du Diois, le 28 juin 2020, ont choisi pour maire Isabelle Bizouard. La candidate divers gauche l'emporte de 28 voix sur le sortant centriste, Gilbert Trémolet, qui paye peut-être là les frais de la fermeture de la plus petite maternité de France fin 2017.
Toujours est-il que la nouvelle élue à la tête de la municipalité de Die n'est pas une novice dans la fonction de maire. Apparentée Parti Socialiste à l'époque, Isabelle Bizouard avait en effet obtenu deux mandats, entre 1995 et 2008.
Autre come-back aux affaires, à Saint-Rambert d'Albon. Gérard Oriol, tête de liste étiquetée Les Républicains, déloge le sortant divers gauche, Olivier Jacob. 47 voix de différence entre les deux hommes. Six ans après l'avoir cédé, Gérard Oriol retrouve le fauteuil de maire qu'il avait occupé pedant 19 ans, de 1995 à 2014.
► Les réélections, dont celle, chahutée, d'Hervé Mariton
Drôle d'ambiance que celle vécue dans la soirée du 28 juin 2020, à l'issue du dépouillement des bulletins de vote dans le village de Crest. Hervé Mariton va pouvoir mener un cinquième mandat à la tête de la cité médiévale. Mais à l'annonce des résultats, à l'entrée du bureau de vote central, se joue une scène incroyable. Hervé Mariton, réélu avec 51,67% des suffrages, apparaît sous les huées d'une centaine d'opposants.
Le maire sortant affiche un sourire figé, entonne la Marseillaise avec son équipe tandis que les sifflets perdurent. L'ancien candidat à la présidence de l'UMP en 2014 a devancé le divers gauche, René-Pierre Halter de 137 voix. Ce dernier qui avait fusionné à l'entre-deux tours avec une autre liste divers gauche, a annoncé un recours à l'issue du scrutin.
Beaucoup plus calmes, ont été les réélections de :
- Marie-Hélène Thoraval à Romans-sur-Isère, sortante divers droite qui l'emporte avec 53,52% des suffrages face à Thomas Huriez
- Marlène Mourier à Bourg-lès-Valence, sortante divers droite qui s'impose avec 52,81% des voix face à Wilfried Pailhès
- Alain Gallu à Pierrelatte, sortant divers droite, qui garde son fauteuil de maire malgré un score plus serré et 38,7% des voix
► Ces autres communes de la Drôme qui changent de maire
- À Chabeuil, Lysiane Vidana l'a emporté avec 44,36% des suffrages à l'issue du second tour du 28 juin 2020. La candidate sans étiquette ravit le fauteuil de maire au sortant, Pascal Pertusa de LREM, en place depuis trois mandats. Pour la petite histoire, Lysiane Vidana n'est autre qu'une ancienne première adjointe du perdant.
- À Beaumont-lès-Valence, Cyril Vallon, divers centre, va remplacer Patrick Prélon, candidat divers droite à sa succession. Une victoire avec une belle majorité : 59,53% des suffrages.
- À Livron-sur-Drôme, la triangulaire s'est soldée par la victoire de Francis Fayard.
- À Saint-Donat-sur-l'Herbasse, autre triangulaire et victoire de Claude Fourel, candidat sans étiquette, qui obtient 43,5% des suffrages.
► La participation au scrutin
Dans le département de la Drôme, le taux de participation pour le second tour des élections municipales du 28 juin 2020 s’élève à 47,11 %. Ce taux est légèrement supérieur à celui du 1er tour du 15 mars (46,28%).
Pour mémoire, le taux de participation définitif du 2e tour du scrutin de 2014 était de 66,60 %.