Qualité et quantité sont au rendez-vous pour l'olive de Nyons cette année. Bonnes conditions climatiques et absence de parasites assurent une production abondante pour l'AOP.
Les frimas de ces derniers jours sont les bienvenus dans la Drôme. Les producteurs d'huile d'olive de Nyons sont ravis. La production s'annonce excellente.
Après une année très faible l'an dernier, la floraison a été abondante et la nouaison a été très bonne. On se retrouve avec une très bonne récolte. On obtient presque la perfection.
Alain Faure,oléiculteur à Aubres
Une excellente récolte pour l'AOP
Les arbres sont particulièrement bien chargés cette année. Les fruits en abondance. La cause : pas ou peu de parasites et des conditions météo favorables. "Les températures entre 5 et 0 degré provoquent le retrait de sève dans les racines, l'eau se retire. L'aspect fripé rend l'olive plus solide" explique le professionnel.
Dans le moulin familial de Fabien Jouve, la production d'huile d'olive a débuté début novembre et ne s'est pas arrêtée depuis. Les particuliers constituent l'essentiel de la clientèle et certains d'entre eux sont arrivés avec 2 ou 300 kilos d'olives contre 50 habituellement. "On pense faire le double en tonnage par rapport à l'année dernière sur la saison complète" prévoit Fabien.
En 13 ans de moulin, c'est la plus belle récolte qu'on ait vue.
Fabien Jouvemoulinier à Venterol (Drôme)
Un prix maitrisé pour l'AOP pour le moment
Une bouffée d'oxygène pour l'olive de Nyons. D'autant que les autres pays, comme le Maroc ou l'Espagne, font face à un déficit de production. "L'Espagne (1.3 million de tonnes) qui est le principal producteur, est déficitaire depuis deux ans à cause de la sécheresse et produit peu. Du coup, ça a fait grimper le cours mondial de l'huile d'olive, mais ce n'est pas pour autant que ça va faire grimper celui de l'huile d'olive de Nyons. On essaie de ne pas spéculer sur les prix" précis Patrick Floret, président de l'AOP Olive de Nyons.
La baisse de production globale inquiète les professionnels français qui ont peur de l'explosion des prix qui pourrait faire que le consommateur se tourne vers d'autres huiles. Ils appréhendent également les effets néfastes d'un climat trop sec sur leur territoire comme les connaissent les pays du sud.
Comptez entre 18 et 30 euros le litre d'huile d'olive en AOP. Un positionnement haut de gamme, mais nécessaire pour continuer à faire perdurer un savoir-faire typique de la Drôme provençale.