A Romans-sur-Isère, un EHPAD compte parmi ses résidents cinq centenaires dont Jeanne Papeau. En 102 ans, le temps passe mais les souvenirs demeurent. Rencontre.
Seconde guerre mondiale, canicule, Covid-19... «Je suis passée à travers moi, j’ai eu de la chance». A 102 ans, Jeanne Papeau a presque tout vécu et tout surmonté. Quel est son secret ? «J’ai bien travaillé, j’ai bien voyagé, c’est peut-être tout ça qui m’a entretenue», sourit-elle.
Couture, ménage, cuisine l'ont maintenue en pleine forme mais ce qui lui donne le plus le sourire, c'est sa fille Andrée, âgée de 80 ans. Mère et fille complices, se remémorent des souvenirs. Sur une photo, les fiançailles des parents.
«Ça ne me rajeunit pas », rigole Jeanne. « Il y avait très longtemps que je ne l’avais pas vue cette photo. Je la trouve magnifique», s’émeut sa fille.
Le souvenir de la guerre
On dit souvent qu'avant c'était mieux. Qu'en pensent-elles ? : «C'était une autre époque. Ils ont eu quand même beaucoup de privations. Niveau nourriture, ce n’était pas facile. C’est vrai qu’ils ont passé des moments difficiles. Mon père a été déporté en Allemagne. Ça a été un peu difficile quand même», raconte Andrée, la fille de Jeanne.
Jeanne reste six mois sans nouvelle de son époux. "J'ai eu la chance de tomber sur le journal où la Croix-Rouge suisse faisait parvenir les lettres. J'ai écrit et il m'a envoyé une réponse", se souvient Jeanne. "J'étais contente, je savais qu'il était en vie". Après deux ans de travail obligatoire dans une usine de verre, son époux revient sain et sauf.
Des idoles
Une autre époque avec plus tard des idoles comme Alain Delon ou encore l'américain Anthony Perkins, côté politique son coup de cœur c'est François Mitterrand. «C’était le meilleur. En plus, il y avait beaucoup de travail mais ça marchait très bien», affirme Jeanne.
Dans cet établissement pour personnes âgées, cinq centenaires qui ont chacune une histoire à raconter et un album de famille enfoui dans leur cœur.