Le 1er régiment de Spahis de Valence est endeuillé, ce dimanche 3 novembre, au lendemain de la mort d'un soldat au Mali, victime d'un engin explosif. Régulièrement déployé en zones de combats, ce régiment a déjà connu deux décès dans le même secteur en 2018.

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Les drapeaux sont à nouveau en berne au 1er régiment de Spahis de Valence, ce matin du dimanche 3 novembre, au lendemain de la mort d'un des leurs au Mali, victime d'un engin explosif. Régulièrement déployé en "Opex" (Opérations Extérieures), ce régiment a en effet déjà connu deux décès dans ce secteur en 2018.

 

Explosion au passage du convoi


Le brigadier Ronan Pointeau, engagé dans l'opération Barkhane au Mali, a succombé à ses blessures après l'explosion d'un engin improvisé sur le passage de son véhicule blindé, samedi 2 novembre dans la région de Menaka. L'action a été revendiquée par le groupe djihadiste État islamique (EI). Agé de 24 ans, il faisait partie du 1er régiment de Spahis de Valence, une unité de l'armée française relevant de l'arme blindée-cavalerie. L'EI a revendiqué l'attaque : "les soldats du califat ont pris pour cible un convoi de véhicules des forces françaises (...) près d'Indelimane, dans la région de Ménaka, en déclenchant un engin explosif", indique l'EI dans un communiqué signé "Province Afrique de l'Ouest", publié sur ses chaînes Telegram. Le véhicule du Français "a été frappé alors qu'il faisait partie d'un détachement engagé dans une escorte de convoi" à 20 km d'Indelimane, près de la frontière avec le Niger, ont précisé le ministère de la Défense et l'Etat-Major français.


 

"Emotion et tristesse"


Sur la page Facebook du 1er régiment de Spahis, des centaines de commentaires d'anonymes et de militaires présentant leurs condoléances, affluaient aussitôt après la publication d'un message annonçant officiellement le décès. 
 

Les autorités publiques ont également réagi, notamment le président Emmanuel Macron qui a salué "le sacrifice" du militaire, et exprimé "ses pensées vers ses camarades engagés dans les opérations au Sahel", "ainsi que vers leurs frères d'armes des armées sahéliennes, qui paient un lourd tribut dans la lutte contre le terrorisme".  A Valence, qui héberge le régiment de Ronan Pointeau, le maire Nicolas Daragon a pour sa part exprimé son "émotion et [sa] tristesse" par Twitter : "Condoléances à sa famille et soutien à ses 2 frères d'armes blessés. Reconnaissance des Valentinois à l'égard de nos militaires engagés pour la liberté."


 

 

Un troisième mort au Mali pour les Spahis


Ce deuil au sein du 1er régiment des Spahis intervient alors que deux autres de ses militaires avaient été tués l'année dernière dans des conditions similaires. Les deux soldats avaient été victimes, le 21 février 2018, de l'explosion d'une mine artisanale au passage de leur véhicule entre les villes de Gao et Ménaka, dans la zone dite "des trois frontières".

Basés à Valence, les 750 militaires du 1er régiment de Spahis sont les héritiers du prestigieux régiment de marche de spahis marocains. Ses membres portent le burnous, une longue cape, et sont coiffés de la chechia en laine. Ils sont particulièrement exposés aux combats. Fortement déployés au Mali, ils participent traditionnellement à la plupart des opérations extérieures françaises. Au cours des dernières années, les Spahis ont opéré dans la guerre du Golfe, au Kosovo, en Afghanistan, en ex-Yougoslavie, au Liban, au Tchad ou encore en Côte d'Ivoire. 



 

Au moins 54 maliens tués la veille dans cette région


Cette action contre les militaires français a également fait 2 blessés, camarades de la victime. Elle est survenue au lendemain d'une attaque massive contre l'armée malienne dans cette région, à Indelimane, qui a tué au moins 53 soldats et un civil maliens, vendredi 1er novembre, selon un décompte encore provisoire. Les soldats maliens ont été tués près de Ménaka (nord-est du Mali) au cours d'une attaque terroriste attribuée aux djihadistes. Cette attaque est l'une des plus graves subies par l'armée malienne. Le porte-parole de l'état-major, Frédéric Barbry, a affirmé que le décès du Français n'avait "aucun lien" avec cette dernière. Mais ce contexte démontre la difficulté de la tâche pour les militaires français et maliens dans leur lutte contre les groupes djihadistes. "Dans un contexte sécuritaire dégradé, la mort du brigadier Ronan Pointeau nous montre que le combat contre les groupes terroristes qui sévissent au Sahel n'est pas terminé et notre détermination à le poursuivre est entière", a déclaré la ministre de la Défense Florence Parly dans un communiqué.



 
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