Enquêtes de Région. Biodiversité : visite guidée de quelques spots de vie sauvage en Auvergne-Rhône-Alpes

Partout sur la planète, des espèces d’oiseaux, de mammifères, d’insectes et de plantes disparaissent tous les jours. Gros plan sur quelques spots de vie sauvage près de chez vous, sélectionnés par Enquêtes de région, le magazine d’information des rédactions de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes.

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Vous voulez voir des lynx en liberté : aventurez-vous dans le massif de la Chartreuse (Isère), où le félin tacheté aux oreilles triangulaires a fait sa réapparition récemment.
Vous préférez les rapaces, notamment les balbuzards pêcheurs et leur drôle de silhouette ? Allez donc vous promener dans le val d’Allier, près de Moulins, vous les verrez en plein hivernage.
Vous êtes plutôt orchidées sauvages ? Pas de problème, regardez donc au pied des immeubles dans votre ville.
Gros plan sur quelques spots de vie sauvage près de chez vous, sélectionnés par Enquêtes de région, le magazine d’information des rédactions de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes.

Partout sur la planète, des espèces d’oiseaux, de mammifères, d’insectes et de plantes disparaissent tous les jours. Dans notre région Auvergne-Rhône-Alpes, les populations d’oiseaux communs (coucou gris, alouette des champs, pinson des arbres…) ont ainsi baissé de 5% depuis 2002, selon une étude de la Ligue de protection des oiseaux (LPO).
Par la grâce de la nature ou par la volonté des hommes, la vie sauvage arrive quand même à se maintenir, voire à prospérer par endroits. Visite guidée de ces petits coins de paradis.

Le balbuzard pêcheur dans l’Allier

Une rivière qui serpente, des plages de sable et quelques falaises… Bienvenue dans le val d’Allier, une réserve naturelle créée il y a 27 ans au sud de Moulins (Allier). La dernière rivière sauvage d’Europe de l’Ouest n’a jamais connu la moindre canalisation, le moindre enrochement ; du coup, à chaque crue, elle érode ses berges (le sable bourbonnais est très meuble) et dessine de nouveaux et majestueux méandres.

C’est le paradis des oiseaux. « Il y en a autant qu’en Camargue », relève Jonathan Duprix, de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), qui gère la réserve avec l’Office national des forêts (ONF). « Ici, il n’y a pas de flamants roses, mais on observe, au moment de la nidification, des sternes, des guêpiers d’Europe ou des balbuzards pêcheurs. Puis, pour l’hivernage, viendront les canards et les grues cendrées.


Côté mammifères, il y a des castors et des loutres d’Europe mais ils se cachent bien
». Ce trésor doit être préservé face aux autres usagers du territoire, notamment les agriculteurs, les éleveurs et les pêcheurs. « Nous nous considérons comme les porte-parole de la nature », explique Estelle Cournez, la directrice du Conservatoire des espaces naturels de l’Allier. « Nous essayons de trouver les solutions de long terme, par exemple des compensations foncières pour que les champs de maïs s’éloignent du lit de la rivière ».

Le lynx en l’Isère

Des oreilles triangulaires, un pelage tacheté et une vue réputée perçante… Le lynx, animal symbole des Amériques, est bel et bien présent en Auvergne-Rhône-Alpes. A l’automne 2018, un agent naturaliste n’en a pas cru ses yeux, lorsqu’il est tombé par hasard sur cet impressionnant félin…


Le lynx avait disparu de nos contrées à la fin du XIXème siècle. S’il fait sa réapparition à pas feutrés du côté du massif de la Chartreuse (Isère), c’est parce que nos voisins suisses l’ont réintroduit dans leur Jura dans les années 1970. Et le lynx n’a pas tardé à se frayer un chemin dans la forêt, en traversant le Bugey (Ain), le massif du Mont du Chat et la chaîne de l’Epine (Savoie) jusqu’à la Chartreuse, qui pourrait être sa frontière sud.

Quand vous randonnez, ouvrez grand les yeux : à tout instant, vous pourriez croiser ce gros chat de 15 à 20 kilos. Sept individus différents ont été identifiés (grâce aux motifs des taches de leur pelage) dans le secteur.

Une orchidée sauvage en pleine ville de Grenoble

Contrairement aux idées reçues, la vie sauvage n’a pas déserté nos centres-villes. Dans l’agglomération de Grenoble, on dénombre plus de 600 espèces différentes. Il y a des écureuils, des hérissons et des renards dans les jardins. On trouve des gobemouches gris, des huppes fasciées ou des loriots d’Europe sur le campus de l’Université Grenoble Alpes, qui est même devenu le plus grand refuge de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) dans le département.

En ce mois d’octobre, sur les contreforts de la Chartreuse, du Vercors et dans le sud de la ville, on trouve même une orchidée rare, la spiranthe d’automne, avec ses spirales de fleurs blanches. Et la nuit, sur les hauteurs de la Bastille, il suffit de tendre un drap à proximité d’une forte lumière pour attirer une quinzaine d’espèces de papillons de nuit en l’espace d’une heure à peine.

La loi Labbé de 2017, qui interdit l’usage de produits phytosanitaires sur la voirie publique, y est pour beaucoup. Mais les citoyens apportent aussi leur pierre à l’édifice. Comme cette habitante d’Echirolles, qui a obtenu le label « Refuge pour la nature » de la LPO : dans son jardin, elle veille à ne pas utiliser de pesticides, à réduire le fauchage au minimum et à installer des nichoirs…

La libre évolution de la nature dans la Drôme

C’est une initiative citoyenne. La réserve de vie sauvage des deux lacs, près de Montélimar (Drôme), est une magnifique zone humide de 60 hectares qui appartient à l’Association pour la sauvegarde des animaux sauvages (ASPAS). Elle y développe le principe de libre évolution : il est interdit d’y chasser et d’y pêcher ; on peut s’y promener, mais seulement sur un chemin dédié. Et pour le reste, on laisse la nature tranquille, même les bois morts ne sont pas évacués.

Huit ans après, on commence à constater des signes de réensauvagement : la loutre, la genette, la cigogne noire ou le crabier chevelu ont fait leur réapparition sur le secteur.
L’ASPAS, forte de 20.000 donateurs (pour racheter les terrains), est propriétaire de 5 sites du même genre en France. Une initiative qui ne fait pas l’unanimité.

Revoir l'émission en intégralité



>> Enquêtes de région "Auvergne-Rhône-Alpes, terre sauvage", une émission diffusée le mercredi 13 octobre 2021 sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes et disponible en replay sur france.tv
 

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