Ethera, une start-up du CEA, vient de mettre au point un capteur de polluant industriel, le formaldéhyde. Cette innovation technologique est actuellement testée dans les écoles grenobloises avant une commercialisation dans le monde entier.
A l'heure de la récréation à l'école Beauvert, tout le monde est dans la cour. Tout le monde sauf Hugues Fradet. Juché sur un escabeau au milieu d'une salle de classe, ce chargé de mission sanitaire à la ville de Grenoble est entrain d'accrocher au plafond une sorte de grosse clé USB, suspendue à un fil : il s'agit d'un capteur de formaldéhyde.
Qu'est-ce que le formaldéhyde ?
Le formaldéhyde est un produit chimique volatile. Utilisé dans l'industrie depuis des dizaines d'années, notamment pour la fabrication des colles, il se cache partout : dans les meubles, les peintures ou encore les sols. Potentiellement cancérigène, il serait responsable de l'apparition de tumeurs et de leucémies. D'où l'importance d'en évaluer la présence dans des les lieux accueillant les enfant.
La surveillance de la qualité de l'air intérieur deviendra d'ailleurs obligatoire dans les écoles maternelles dès 2015 et dans les écoles primaires en 2018.
Un capteur et un dépolluant
Le principe actif du capteur mis au point par Ethera semble simple. Quand il y a du formaldéhyde dans l'air, le composant contenu dans "la grosse clé USB" vire au jaune. Le produit, sous forme de granulés, agit comme une éponge. Il aura fallu dix ans de recherches pour aboutir à ce résultat. Mais Ethera ne compte pas s'arrêter là.Avec une entreprise partenaire, Tera environnement, Ethéra a également développé un filtre, capable d'absorber ce polluant. S'il n'est pas encore commercialisé, avec la pollution croissante des grandes métropoles, il intéresse le monde entier. Plusieurs pays asiatiques sont déjà demandeurs. Une usine de production s'apprête à ouvrir à Crolles avec, d'ici trois ans, la création d'une cinquantaine d'emplois directs.