"In bocca al lupo"! "Bonne chance". Si vous voulez faire plaisir à votre voisin, à votre ami italien (et ils sont nombreux dans les Alpes), c'est ce que vous pourrez lui dire avant 21h ce soir. Portrait de tifosi... déjà aux anges avant Italie-Espagne.

"On a clairement une revanche à prendre avec l'Espagne"....Entre deux coups de peigne, plutôt nerveux, (mais ils le sont toujours...même les jours sans matches!), une "barzelletta", une bonne blague lançée aux passants (la porte de son salon est toujours ouverte!) ou à son client du moment, Salvatore Morello attend le matche de pieds-ferme.

"Moi, je suis né avec les supporters de la Juve de la place Notre Dame, le quartier où j'ai grandi à Grenoble. Et je soutiendrai l'Italie..."fino alla fine"! Oui, jusqu'à la mort", précise-t-il à son client, dont le sourire en coin en dit long sur le scepticisme. 

"Eh, bien je vais vous dire pourquoi ils vont gagner les "Azzuri" (les bleus ciel: couleur de l'Italie). Parce qu'ils vont jouer avec leur coeur pour leur copain blessé contre la Belgique: Spinazzola !

 

Adieu "Catenaccio"

"C'est vrai que Spinazzola va nous manquer", concède Stefano Iaconantonio, le patron du "Bistrot Régent" de l'Espace Comboire à Echirolles. "Mais l'Espagne n'est pas la Belgique", lâche le fondateur de l'association des supporters de la "Squadra Azzura" de l'Isère. "Il y a encore quelques années, l'Espagne était une équipe imprenable. Alors, ils restent, bien sûr, dangereux, mais je suis curieux de voir, si avec Emerson, le remplaçant de Spinazzola qui joue plus défensif, on va prendre le jeu à notre compte comme dans les autres matches ?"

"Mais de toutes façons, c'est bien fini le catenaccio", tonne Alberto, un autre italien des alpes, déjà arrivé dans son lieu de vacances habituel : les Pouilles. "Ici je peux vous dire qu'il y a vraiment un bel enthousiasme autour de cette équipe, très offensive. Elle a fait radicalement changer d'époque l'équipe nationale. Fini l'Italie du "verrou" défensif, jouant en attaque avec une ou deux vedettes." Et Alberto Capraro l'ingénieur grenoblois de raconter, tout heureux, l'histoire de ces touristes venus ce matin, comme lui, réserver leur place devant l'écran géant installé sur le port de Castro, la petite bourgade de 2300 habitants (l'hiver, 5000 l'été) pour voir la demi-finale !

 

Mancini l'entraineur superstar d'une Italie sans joueur vedette

"C'est une très grande surprise pour nous de voir ce qu'a réussi à construire Mancini, l'entraîneur de l'Italie", commente de son côté Carmine Policastro. "Il a su miser sur la jeunesse et constituer un groupe solide qui pratique un beau jeu", commente de Chambéry, celui pour qui les "Azzuri" font partie de son histoire de fils de calabrais débarqué dans les Alpes.

Du coup, ce soir, Carmine fera un peu son "Mancini". A la maison, il y aura des jeunes, des moins jeunes, des italiens, mais aussi des supporters d'autres origines qui sont venus enrichir le "terreau" familial au fil des années. "Ce soir devant ma télé, j'aurai aussi à mes côtés des "tifosi" du Maroc ou de la Croatie... de la France aussi, avec ma femme. Mais quand il y a des matches de l'Italie, c'est vrai qu'elle se fait généralement toute petite !"

Et pour cause cette fois-ci, vu le retour à la maison anticipé de nos français !

 

Un pronostic pour tous : l'Italie vainqueur par un but d'écart

C'est que les "tifosi" alpins de la "Squadra Azzura" ont de la voix. Surtout lorsqu'ils gagnent ! "Moi, personnellement, je suis toujours sous le choc de ce coup du sort en finale contre la France à l'Euro 2000", avoue Alberto, des rivages de sa lointaine "Puglia". "Alors, avant de parler de finale...on va déjà voir ce soir...Je vois bien un 2-1 pour nous, bien sûr !"

"Nous on fêtera l'arrivée en finale au Champagne", assure de sa capitale savoyarde, Carmine. "C'est vrai, autant je suis à fond pour l'Italie pour le foot, autant je ne me vois pas fêter la victoire autrement qu'avec des bulles de Champagne", explique-t-il.

"2-0 per l'Italia", prédit Salvatore en secouant la cape, pleine de cheveux coupés, de son dernier client avant le match.

"1 à 0, ou 2-1, ça sera un petit score", pronostique Stefano, le patron de restaurant. "Et l'Angleterre en finale. Par contre, plus ça va, et plus je vois cette Italie là perdre en finale, comme la France à l'Euro 2016...mais pour mieux gagner la prochaine coupe du monde ensuite !"

Le mot de la fin à Marco Girotto, un turinois attaché de presse et grand supporter de la Juventus, dont l'analyse de l'intérieur en dit long sur la "résurrection" de la "nazionale". "Cette équipe a le grand mérite de raconter à tout le monde une belle histoire sportive, sans trop de rhétorique. Aujourd'hui, ici à Turin, tout le monde se prépare, les drapeaux sont de sortie, mais il y a aussi une grande confiance en cette équipe. D'ailleurs, chose quasi inédite: dans la presse, aucun titre ne s'essaye à la polémique". Ce qui en matière de "calcio" et d'équipe nationale en particulier, fait figure de grande première avant un matche décisif comme celui de ce soir !

 

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