Alors que la présence du moustique tigre est avérée dans la métropole de Genève, les habitants sont appelés à la prudence pour éviter une prolifération de cette espèce invasive. Le risque que l'animal soit vecteur de maladies rares est "extrêmement faible", selon les autorités.
Les autorités s'attendaient à le voir s'installer tôt ou tard à Genève, voilà qui est fait. Le moustique tigre, espèce envahissante "particulièrement indésirable", a fait de la métropole frontalière son nouveau lieu de vie, ont annoncé les autorités cantonales mardi 27 septembre. Alors que l'insecte progressait le long de la vallée du Rhône depuis plusieurs années, sa présence est maintenant établie à deux pas de la Haute-Savoie.
Le plan moustique tigre, visant à "intensifier localement les contrôles des sites pouvant héberger ses larves et à détruire les éventuelles colonies repérées avec des actions ciblées", a été activé dans les environs de Genève. Trois piégeages d'une durée de six semaines ont été mis en place, mais à ce stade les résultats ne permettent pas de prouver qu'il s'agit d'une "installation durable" de cette espèce.
Expansion rapide
Si sa présence permanente n'est pas avérée dans les prochaines semaines, car la baisse des températures pourrait avoir un "effet limitant" sur la population du moustique tigre, ce scénario est plus que probable dans les années à venir. "L'apparition de cette espèce invasive sur le territoire genevois s'inscrit dans le cadre d'une progression, régulière et pratiquement impossible à juguler, observée depuis plusieurs années à l'échelle européenne", ajoutent les autorités dans un communiqué.
Le moustique tigre poursuit sa progression en France: il est désormais implanté dans plus de la moitié des départements, dont Paris, avertissent les autorités sanitaires https://t.co/LZRg24oLp9 #AFP pic.twitter.com/ve1fSxYPus
— Agence France-Presse (@afpfr) April 29, 2019
La progression du moustique tigre est facilitée dans des zones urbaines comme la métropole de Genève où il prolifère en pondant dans des flaques urbaines, récipients de jardins, soucoupes de pot de fleurs... Car dans les plans d'eau naturels, ses larves sont détruites par des prédateurs. Problème : les larves éclosent et se transforment en moustiques adultes en parfois moins d'une semaine, rendant la lutte contre cette espèce "particulièrement ardue", concèdent les autorités.
Pas de risque immédiat
Les habitants sont donc appelés à signaler toute observation suspecte et à éviter autant que possible de lui offrir des sites de ponte favorables : bâches, coupelles et tout autre objet où de l'eau pourrait temporairement s'accumuler. Le moustique tigre a été signalé pour la première fois en Suisse en 2003, c'était dans le canton de Tessin, limitrophe avec l'Italie. L'espèce y est depuis largement implantée.
Contrairement à ses voisins européens, le moustique tigre, venu d'Asie, pique aussi en journée et peut être un vecteur de maladies exotiques comme la dengue, le zika et le chikungunya. Dans le cas de Genève, ce risque est "extrêmement faible", estiment les autorités, car il implique qu'un moustique pique préalablement une personne déjà atteinte. Or, ces maladies ne sont pas présentes sous nos latitudes. Donc en l'absence de foyer des pathologies concernées, être piqué par un moustique tigre n'implique aucune mesure particulière.