C'est l'histoire d'un jeune garçon, Georges Boulloud, alias Geo, pour les intimes, pas vraiment doué pour les études, qui devint ouvrier un peu par hasard, et qui fut au final une figure emblématique et charismatique de l'histoire politique de Grenoble.
Georges Boulloud, selon son biographe Pierre Frappat, fut un piètre élève. Dans les années 40 à Grenoble, Geo qui traînait ses guêtres dans le quartier Saint-Bruno n'a même pas décroché son certificat d'études.
Ce sont des rencontres humaines qui dessinent son destin: A l'âge de 14 ans d'abord, il est embauché comme apprenti à l'atelier-école de l'usine Neyrpic à Grenoble. Il découvre alors le syndicalisme.
Un an plus tard, il rencontre un jeune prêtre qui lui fait découvrir les Jeunesses Ouvrières Chrétiennes, une révélation dira-t-il. Le jeune homme se passionne pour la politique et le militantisme, à la tête du PSU local. Quand Hubert Dubedout est élu maire de Grenoble en 1965, il tient à tout prix à avoir ce jeune ouvrier sur sa liste.
Boulloud effectuera à ses côtés deux mandats. Son credo et son combat? La mixité sociale dans les quartiers. "Il a beau être resté dans l'ombre, Georges Boulloud a joué un rôle important à Grenoble, des années 50 aux années 90, bien plus qu'on ne le pense" assure Pierre Frappat qui ajoute:" C'était aussi une magnifique personnalité".
Ecrire le récit de sa vie, c'est aussi remonter le fil de tout un pan de l'histoire de la capitale du Dauphiné, l'industrialisation, en passant par la ganterie, le militantisme, les luttes syndicales, la préparation des jeux olympiques.
Reportage de Nathalie Rapuc & Dominique Semet