La Banque Populaire a décidé d'écourter une campagne publicitaire sur le téléphérique emblématique de Grenoble.
Cette décision fait suite aux vives protestations des élus écologistes dénonçant une campagne "inopportune" en pleine crise financière. "Dans un souci d'apaisement, nous avons décidé de terminer notre campagne le 14 novembre afin de contenter tout le monde", a indiqué un porte-parole de la banque.
Entamée le 17 octobre, la campagne, déclinant les lettres "OSEZ" et le logo de la banque, était censée durer jusqu'au 21 novembre. Elle avait immédiatement suscité l'ire des élus EELV de Grenoble. "En pleine crise financière, la Ville de Grenoble offre la plus belle des vitrines à un groupe bancaire!", avaient-ils dénoncé dans un communiqué.
L'association Paysages de France était intervenue auprès de la banque pour lui demander d'interrompre une campagne "illégale" car située sur un "site entièrement classé, depuis 2005, en zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP)"
"Pour nous, c'était une question de principe. C'est un paysage de très grande qualité. Si on lâche là, demain, il y aura des publicités partout", a expliqué à l'AFP Pierre-Jean Delahousse, président de l'association.
La banque et la ville de Grenoble réfutent de leur côté toute entorse à la réglementation en vigueur. "Il n'y a rien d'illégal, les interdictions ne s'appliquent pas à ce type d'affichage temporaire et exceptionnel", a assuré Georges Lachcar, adjoint au maire chargé du tourisme et de la promotion de la Ville.
"Nous sommes très vigilants à ne pas transformer ces bulles en support ordinaire de la publicité", a-t-il en outre souligné. Selon M. Lachcar, cette publicité a été autorisée car la Banque populaire des Alpes est un "partenaire" important de la Ville et a contribué à hauteur de 150.000 euros à la valorisation touristique du fort militaire de la Bastille, sur les contreforts du massif de la Chartreuse.
La dernière campagne commerciale sur les bulles de Grenoble, menée en 2007 par Ikea, avait déjà suscité des protestations.