Depuis plus de vingt ans, la LPO et l’ONCFS travaillent ensemble pour protéger les busards cendrés qui nichent en Haute-Loire. Cette année, les protecteurs des oiseaux redoublent d’effort : avec la sécheresse, les travaux agricoles sont avancés et les nids de busards encore plus exposés.
Le busard cendré est un rapace migrateur protégé. Il revient d’Afrique en avril pour nicher en France, notamment en Haute-Loire où l’espèce est encore bien représentée, en partie sans doute grâce à l’opération que mènent la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) et l’ONCFS (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage). Dès le mois de mai, les protecteurs des oiseaux sont sur le terrain.
Ils observent les lieux de nidification, en général dans les prés de fauche et les champs de céréales du plateau du Devès, du Mézenc, du Brivadois, du Langeadois et de la région de Craponne-sur-Arzon. La particularité de ce bel oiseau de plus d’un mètre d’envergure, est en effet de nicher au sol, contrairement aux autres rapaces. Une fois les nids repérés, en accord avec les exploitants concernés, des clôtures de protection sont mises en place pour préserver les œufs aussi bien des prédateurs que des travaux agricoles.
La zone de nidification reste inexploitée (quelques dizaines de mètres carrés). Une fois les œufs éclos, une petite volière est même installée pour plus d’efficacité, le temps que les jeunes busards soient capables de voler.
Une centaine de couples de busards cendrés se reproduisent en Haute-Loire
Cette année, avec la sècheresse, les fenaisons et les moissons ont de l’avance et les nids sont d’autant plus vulnérables. Alors la LPO a multiplié les appels auprès des agriculteurs de Haute-Loire. "C’est leur intérêt, explique Robin Alriq, étudiant à l’IUT de génie biologique d’Aurillac et stagiaire à l’association de protection. En effet, le busard cendré se nourrit presqu’exclusivement de campagnols, il aide les agriculteurs à s’en débarrasser". "On a une cinquantaine d’agriculteurs qui jouent très bien le jeu", complète Franck Chastagnol, chargé de mission à la LPO de Haute-Loire.Avec la sècheresse, cette année la nidification s’est aussi déroulée dans les petites zones humides des différents secteurs habituels, objet également de la surveillance des protecteurs des oiseaux. Durant toute la période de reproduction, de mai à fin août, les salariés et les bénévoles de la LPO aidés par un inspecteur de l’environnement de l’Office de la Chasse et de la Faune Sauvage effectuent une surveillance régulière des nids. Ils estiment qu’une centaine de couples de busards cendrés se reproduisent chaque année en Haute-Loire, près de la moitié avec succès grâce à cette opération conduite en partenariat avec le milieu agricole. D’autre part, cette année une vingtaine d’œufs ont été confiés à la clinique de la LPO à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) pour essayer de les sauver…
Un numéro d’urgence a été mis en place, essentiellement destiné aux agriculteurs qui découvrent un nid dans leurs parcelles, il s’agit du 07 76 06 72 40.