Le Parquet national financier (PNF) poursuit son enquête dans le cadre de l’attribution du marché public pour les halles du marché couvert au Puy-en-Velay. La semaine du 21 novembre, les enquêteurs ont saisi des ordinateurs en mairie.
Au Puy-en-Velay, l’enquête dans le cadre de l’attribution de la délégation de service public pour les halles du marché couvert se pousuit. Antoine Jocteur-Monrozier, vice-procureur financier au Parquet national financier (PNF) indique : « Je vous confirme que des investigations informatiques ont été réalisées cette semaine à la mairie du Puy. L’enquête préliminaire est toujours en cours ». D’après les informations du journal « L’éveil de Haute-Loire », des gendarmes de Clermont-Ferrand sont intervenus lundi 21 novembre à l’hôtel de ville pour saisir plusieurs ordinateurs et des serveurs.
Un candidat qui porte plainte
Depuis mars dernier, l’attribution du marché public des halles du marché couvert du Puy-en-Velay, est au cœur d’une enquête du PNF ouverte pour « favoritisme, corruption et trafic d’influence ». Ce marché public est valorisé à huit millions d’euros pour dix ans. Un des deux candidats, Alexis Haon, à l'origine d’une plainte et ancien opposant politique de Laurent Wauquiez, avait affirmé "avoir été délibérément désavantagé pendant la procédure". Michel Chapuis, maire (UDI) de la commune et proche de Laurent Wauquiez, avait même été placé en garde à vue en juin. D’autres auditions de fonctionnaires et d’élus locaux avaient alors eu lieu.
Des enregistrements révélés
Dans les extraits d'enregistrements publiés en avril par le site Médiacités, une employée du Pôle économie de proximité désignait M. Haon comme "le gars (...) qui doit pas être retenu parce que Wauquiez en veut pas". D'après ces enregistrements, Michel Chapuis, informé des risques de contentieux pesant sur cette attribution de marché, aurait déclaré : "Je m'en fous du contentieux". Ce dernier a depuis saisi le procureur de la République du Puy-en-Velay pour savoir qui a placé des micros, affirmant que "ceux qui ont eu connaissance des enregistrements, qui les détiennent et qui les ont communiqués" ont commis une faute pénale, évoquant "des écoutes qui durent longtemps, réalisées dans le cadre professionnel et privé". Ces enregistrements font aussi l'objet d'une enquête pour "atteinte à l'intimité de la vie privée".
Les travaux du marché couvert ont bien avancé et une ouverture serait prévue dans les prochaines semaines.