A deux jours du verdict, un enquêteur s’est présenté devant la cour d’assises de Haute-Loire où comparaissent Cécile Bourgeon, la mère de Fiona, et son ex compagnon Berkane Makhlouf. Le policier a fait part, notamment, de son intime conviction concernant la thèse de l’enterrement.

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C’est par le témoignage d’un policier que s’est ouverte cette 9ème journée du procès en appel de Cécile Bourgeon et de Berkane Makhlouf. Devant la cour d’assises de Haute-Loire, l’enquêteur qui était en poste au SRPJ de Clermont-Ferrand à l’époque de la « disparition » est venu livrer les détails de la perquisition chez le couple d’accusés. Cécile Bourgeon était souriante. Un comportement choquant compte tenu de la situation, reconnaît l’enquêteur. Il découvrira un appartement mal rangé. La chambre de Fiona n’est pas éclairée. Sur le lit de la fillette, il observe des traces de sang. Les analyses démontreront qu’il s’agit bien du sang de Fiona.

Un plan de cannabis est découvert lors de la fouille. "Mme Bourgeon s'inquiétait plus de cette découverte que de la disparition de sa fille. (...) Vu son comportement, je doutais fortement de la version qu'elle avait donnée la veille. Je lui ai demandé si elle disait vraiment la vérité [à propos de la disparition]. Elle ne m'est pas rentrée dedans, comme une mère qui a perdu sa fille l’aurait fait. Au contraire, elle est restée bouche bée. Cela a confirmé ma conviction", explique le policier.

Les accusés, ce sont sans doute les seules personnes au monde à partir sans prendre de pelle!



Quatre mois plus tard, en septembre, les enquêteurs interpellent le couple dans son nouveau domicile de Perpignan. "Et là, surprise !, lâche le capitaine de police. Aucune chambre n'était prévue pour Fiona." Pour l'enquêteur, c'était la preuve que les accusés étaient certains que la petite fille n'allait pas revenir.
C’est au cours de la quatrième audition que Cécile Bourgeon finira par passer aux aveux. Elle décrira la découverte du corps de Fiona, la « prise en charge » du cadavre par Berkane Makhlouf. Elle indiquera que son ex compagnon l’a empêchée d’appeler les secours de peur de « passer leur vie en prison et d’être séparés de leurs enfants », se souvient le policier.




« Cécile Bourgeon est une personne très, très compliquée à entendre. Elle réfléchit vachement », indique-t-il. Le policier est très sceptique quant à la thèse de l’enterrement.  « Les accusés, ce sont sans doute les seules personnes au monde à partir sans prendre de pelle!", fait-il remarquer.

Pendant ses auditions, Cécile Bourgeon n’a jamais parlé de la thèse accidentelle, souligne l’enquêteur. « Au niveau pénal, les peines sont moins grandes pour un accident qu'un homicide involontaire! On lui a posé deux fois la question, elle a rejeté cette théorie!”.
Berkane Makhlouf justifiera la mise en scène de la disparition : « Fiona, je lui ai fait du bouche à bouche, j'ai tenté de la ranimer. On ne savait pas qu'on allait prendre 3 ans pour la mort involontaire de Fiona. On pensait qu'on allait aller toute notre vie en prison, qu'on allait se faire enlever les enfants ».

On va lui mettre trente ans à elle



Interrogée par l’avocate de la partie civile sur la date de la mort de Fiona, Cécile Bourgeon reviendra sur l’incident de l’apéritif que ses avocats avaient tenté d’utiliser, en vain, pour obtenir un nouveau renvoi du procès. « De toutes façons, ça se passait très bien jusqu'à l'incident de la semaine dernière. Je comprends pas que tout le monde se retrouve ensemble pour boire un verre. C'est pas neutre. A ce moment-là, on peut dire "tiens, on va lui mettre trente ans à elle". Moi, pour moi, les dés sont déjà jetés, le verdict est déjà tombé ».


 

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