“C’est une réussite” : pour préserver son école rurale, un village de Haute-Loire mise sur le regroupement

Réussir à maintenir son école en milieu rural, c’est souvent un casse-tête pour les maires qui doivent faire face à la baisse des effectifs. Mais des dispositifs existent : les regroupements intra ou intercommunaux. Exemple à Saint-Jeures et à Paulhaguet en Haute-Loire.

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Comme tous les matins, c'est tout un petit monde qui s'affaire aujourd'hui autour de l'école de Saint-Jeures, en Haute-Loire, pour une journée qui s'annonce pleine de promesses. Et pour cela, direction le village de Freycenet à 3 km d'ici. Peguy, ATSEM à l’école de Saint-Jeures, explique : “Il y a 37 élèves à l’école de Freycenet. Cela va de la petite section jusqu’au CP. Là, on emmène une quinzaine d’enfants jusqu’à cette école”

Combler un manque

Il faut dire que la commune a de la chance. Depuis 1988, elle dispose de deux écoles dans le cadre d'un regroupement pédagogique intercommunal. Avec pour cette rentrée, un petit truc en plus : une maison d’assistantes maternelles. Cette dernière a permis d'éviter une fermeture de classe. André Duboeuf, maire de Saint-Jeures, raconte : “On avait une carence au niveau de la petite enfance. Les parents ne trouvaient pas de solutions. Ils emmenaient les enfants dans les communes voisines. Et le problème était que les enfants ne revenaient pas à Saint-Jeures. On a eu l’opportunité de rencontrer Victorine et Justine qui avaient ce projet. On a alors saisi cette opportunité. On a déménagé la bibliothèque dans ses anciens locaux. Les employés municipaux l’ont rénovée complètement pour en faire une MAM (maison d'assistantes maternelles). Je pense que c’est une réussite”. Victorine, assistante maternelle, confie : “Voilà un an que l’on a ouvert et c’est déjà complet. Oui, elle connaît le succès. Tant mieux ! Ça prouve qu’il y avait réellement un besoin". 

"C'est une très bonne solution"

Un succès qui s’explique aussi par le lien qui se crée entre la MAM et l’école maternelle. Certains enfants peuvent passer d’une structure à l’autre en cours de journée. Amélie Roux, parent d'élève, se réjouit de cette initiative : “Pour nous, c’est une très bonne solution. D’autant plus que la MAM reste une petite structure, on sent vraiment qu’il y a ce lien avec l’enfant avec la maîtresse ou la nourrice. Le lien se fait toute la journée du fait de la proximité. On est au courant de tout ce qu’il s’est passé dans la journée”. Un autre parent ajoute : “Je pense que ça a permis de garder des classes ici. Nos enfants sont dans un joli cadre pour apprendre”

Faciliter la scolarité des élèves 

Maintenir des enfants en milieu rural et faciliter la vie des parents, c’est aussi la vocation des TER, les territoires éducatifs ruraux. Ce dispositif a été mis en place cette année à Paulhaguet (Haute-Loire), où les écoles maternelles et élémentaires ont intégré l’ancien internat du collège. Une forme de mutualisation des moyens pas toujours évidente à mettre en place. Les collégiens et écoliers partagent notamment le temps des repas. Virginie Igounet, inspectrice Education Nationale pour la circonscription de Brioude, explique l’intérêt de cette mutualisation : “Cela permet aux élèves d’acquérir l’ensemble des connaissances sur un seul et même lieu. Cela permet de sécuriser, de fluidifier toutes les transitions entre la maternelle et la primaire, et entre la primaire et le collège. Cela permet également de mettre en place un travail commun entre les différents professeurs”

À ce jour, l'expérience de Paulhaguet est unique en Haute-Loire.

Le regroupement pédagogique intercommunal (RPI) de Saint-Jeures, lui, a été l’un des tout premiers mis en place dans le département. Il en compte aujourd’hui une vingtaine. Deux dispositifs qui tentent de maintenir des écoles face à la chute inexorable du nombre d'écoliers. Une baisse des effectifs de plus de 3000 enfants depuis 2010. 

Propos recueillis par Laurent Cluzel / France 3 Auvergne. 

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