Les coiffeurs sont mobilisés contre la loi Macron qui va permettre d'ouvrir un salon juste avec un CAP. Leur syndicat a rencontré les deux députés de Haute-Loire pour les sensibiliser au problème. Pour eux, cette mesure risque de tirer la profession vers le bas et de la fragiliser encore plus.
Quand on lui parle de loi Macron, Laurent Bastet, président de l’Union Nationale des Entreprises de Coiffure (UNEC) en Haute-Loire, a les cheveux qui se dressent sur la tête. Selon lui, la suppression du brevet professionnel obligatoire pour ouvrir un salon risque de tirer la profession ver le bas. Avant de s'installer à son compte, ce coiffeur a fait 5 ans d'études puis il a travaillé comme salarié dans différents salons de coiffure. Une expérience non négligeable.
« La loi Sapin 2 supprime des règlements de notre profession et supprime ce brevet professionnel qui tirait le métier vers le haut. Deux ans d’apprentissage ça ne suffit pas pour être formé. Ce n’est pas possible. Déjà deux ans c’est très court sur une qualification et ils n’ont pas le temps de tout faire », s’indigne Laurent Bastet.
Enseignants et apprentis contestent aussi ce projet de loi
Le projet de loi contesté par les coiffeurs devrait être présenté ce mois-ci en conseil des Ministres. Dans le centre de formation du Puy-en-Velay, des jeunes apprentis en deuxième année de brevet professionnel de coiffure apprennent les bases de la gestion. Eux aussi ne voient pas d'un très bon œil cette dérèglementation de leur futur métier. « Même après 2 ans de brevet professionnel, c’est très compliqué je pense à s’installer surtout avec la conjoncture actuelle. C’est très dur à gérer son propre salon, gérer les clients…» confie Marlène, une apprentie.
Les enseignants, eux-aussi, critiquent ce projet. « On est en contact permanent avec des produits chimiques, toxiques et justement sans avoir suivi de formation au niveau brevet professionnel c'est très difficile. On peut effectivement avoir des conséquences à brûler le cuir chevelu, les cheveux si on ne les a pas étudiés au préalable », explique Marie-Hélène Chapuis, enseignante en coiffure.
Le syndicat des coiffeurs doit rencontrer ce mercredi 2 mars la secrétaire d'Etat à l'Artisanat, Martine Pinville, pour demander l'abandon de ce projet de loi qui introduirait, d'après la profession, une forme de concurrence déloyale.