La Haute-Loire est placée en alerte renforcée sécheresse. La rivière de l’Arzon est asséchée. Des membres d’associations de pêcheurs et de chasseurs aidés par des particuliers sauvent les poissons refugiés dans les rares trous d’eau.
Cet été, la sécheresse ne cesse de gagner du terrain. Le niveau des petits cours d'eau baisse, parfois jusqu'à leur assèchement complet. C’est le cas de la rivière de l’Arzon en Haute-Loire. En cette fin juillet, elle est méconnaissable. Il ne reste qu’un lit de cailloux.
Depuis quinze jours, des pêcheurs, des chasseurs et des particuliers tentent désespérément de sauver la faune aquatique. Les poissons se sont réfugiés dans des trous d’eau. « Pour les sauver, nous sommes obligés de pomper l’eau avec des tuyaux et de la vider en aval. Cela prend du temps mais permet de bien voir les poissons, car ils se cachent sous les pierres. En une demi-heure, nous avons sauvé vingt poissons » explique Jean-Claude Maurice, secrétaire de l’association "La Truite de l’Arzon". Pour Léa, jeune habitante du secteur, venir en aide aux poissons était une évidence : « J’aime beaucoup les animaux et je trouve que c’est triste de les voir mourir. Si on ne fait rien, cela veut dire plus de poissons ici ».
Les survivants sont emmenés dans un maigre point d’eau de la rivière pas encore asséché. Pas le temps de les relâcher dans un affluent de la Loire. Il faut parer au plus pressé et au plus près pour ces poissons déjà mal en point. « Elle manque d’oxygène, je prends le temps de la réoxygéner » explique Cyril préoccupé par la truite qu’il tient entre les mains. Puis il ajoute : « J’essaye de lui faire rentrer un peu d’air dans les branchies ». Il sourit quand il voit la truite s’agiter un peu et se débattre pour partir.
Plus de 700 poissons sauvés
Les différentes opérations de sauvetage ont permis de sauver plus de 700 poissons. Pour d’autres malheureusement, c’est déjà trop tard. Un crève-cœur pour les pêcheurs. La truite fario commençait doucement à repeupler les eaux de l’Arzon.
Lionel Martin, président de la Fédération de pêche de Haute-Loire, souligne : « On est à une stade où le réchauffement climatique est concret. J’espère que nos politiques vont se saisir à bras le corps de ce problème-là. J’ai peur que cet assèchement de l’Arzon ne devienne récurrent. Je ne le souhaite pas mais on est vraiment à un stade où c’est un point de non-retour ».
En 1947 et 2003, la rivière avait déjà subi des sécheresses. Cet été est particulièrement chaud et la pluie n’est pas au programme de cette fin juillet. Pour que l’Arzon retrouve son niveau normal, il faudra du temps … trois voire même quatre ans.
