Des magiciens performent deux fois par mois au centre hospitalier Annecy-Genevois pour divertir les enfants hospitalisés. Ces bénévoles appartiennent à l'association "Magie à l'hôpital" et interviennent devant petits et grands pour un moment hors du temps.
"Être présent et amener du rêve". C'est la mission que s'est donnée Jean Garin, magicien depuis plusieurs années. Deux fois par mois pendant trois heures, il consacre du temps aux enfants malades hospitalisés au centre hospitalier Annecy-Genevois. Ces interventions lui tiennent particulièrement à cœur : "Enfant, j’ai eu un souci médical. Je suis resté presque une année dans un hôpital où je n’avais pas la chance justement d’avoir des animations autour de moi. Je me dis que c’est une étape de ma vie où c’est nécessaire pour moi de donner. Ça me procure un bien-être incroyable. On sent que ça apporte aux enfants."
Un rire, une distraction... Le temps d'un instant, la salle de jeux de l'hôpital se transforme en scène de spectacle. "Ça me perturbe un peu, mais c'est assez impressionnant", admet Abigaïl. "Surtout, on ne sait pas comment ils font, donc c'est épatant", abonde Laura.
Jean Garin et Harry Corvet, les deux magiciens bénévoles de l'association "Magie à l'hôpital", donnent de l'énergie aux enfants, afin de leur faire oublier le temps d'un instant les douleurs liées à la maladie. Mais ils en reçoivent également en retour. "Quand je rentre à la maison, j’ai une énergie car j’ai un vrai échange avec les enfants. Quand on voit que ça fonctionne bien, ça nous donne une énergie assez terrible", décrit Jean.
À chaque âge son tour de magie préféré
Chaque tranche d'âge est sensible à des tours de magie en particulier. Si les tours avec les cartes sont un "grand classique", indique Harry, les adolescents seront plus attirés par des tours mentalistes alors que les plus petits seront plus émerveillés par des tours d'apparitions et de disparitions. Quoi qu'il en soit, son but "est de faire des choses marrantes, assez interactives".
Les magiciens aident ainsi les personnels soignants dans leur prise en charge. "C’est un petit sas de décompression. Ça permet aussi de se dire que pendant ce temps-là, il n’y aura pas les médecins, pas les pédiatres. C’est un temps pour soi", explique Jessica Poulet, éducatrice jeunes enfants.
Le temps peut être très long à l'hôpital, en dehors de ces moments. Par ailleurs, Jessica Poulet "constate que sortir de leur chambre et participer à ce genre de temps, permet (aux jeunes) d’être peut-être plus enclins à encaisser d’autres nouvelles ou à faire d’autres choses. C’est hyper bénéfique."
Ça fait plaisir de voir du monde, des gens qui rigolent.
Flavia, mère d'Emma.
Pour les enfants qui ne peuvent pas se déplacer, la magie s'invite jusque dans leur chambre. Comme pour Emma, cinq ans, qui sort d'une opération du bras après être tombée à la gymnastique. À peine sortie du bloc, elle s'improvise apprentie magicienne. Une aubaine pour sa mère. "Ça fait un peu de joie. Je pense que pour elle, ça va lui faire de bien. Ça fait plaisir de voir du monde, des gens qui rigolent."
Des animations fructueuses pour le bien-être psychologique des jeunes patients venus quelques jours à l’hôpital. Tout au long de l’année, le centre hospitalier Annecy-Genevois invite plusieurs associations comme "Magie à l’hôpital" ou encore "les Semeurs de joie", afin d'accompagner les enfants dans leur guérison, avec le sourire.