Le FC Annecy a la possibilité de se qualifier pour la première fois de son histoire en finale de la Coupe de France, ce jeudi 6 avril, face à Toulouse. Sur les bords du lac, impatience et ferveur se mêlent à la réalité de la situation : les Reds vont avoir fort à faire pour rejoindre le Stade de France.
Jour de match, jour pour écrire l'histoire sur les bords du lac d'Annecy. Le FCA, qualifié pour la première fois en demi-finale, a l'occasion de valider, ce jeudi 6 avril, son ticket pour la finale au Stade de France. Face aux Haut-Savoyards : Toulouse, qui n'a jamais remporté la Coupe de France.
Sur le papier, Annecy remplit le rôle du "petit poucet" à la perfection : promu en Ligue 2 cette saison, et dernier représentant de la deuxième division, les Annéciens restent sur cinq matches sans la moindre victoire en championnat. Pire, ils ont encaissé 15 buts sur ces cinq derniers matches et n'ont engrangé qu'un point.
"800 textos"
Mais cette période délicate peut-elle gâcher la fête ? Pas vraiment pour Sébastien Faraglia, président du club annécien : "On sent qu'il y a un engouement. On le ressent en interne depuis des années. Mais là, c'est exponentiel : toute la ville est derrière nous, et notre projet, pour ce match. Il suffit de voir la boîte mail du club et les différents téléphones des personnes au bureau pour voir qu'il se passe un truc d'improbable."
Depuis un mois, on surfe là-dessus. Ça fait du bien, on se laisse porter par cet engouement.
Sébastien Faraglia, président du FC Annecy.
"Le lendemain de l'OM, j'ai eu plus de 800 textos. Ce n'est pas des copains qui disent bravo, c'est les partenaires, les institutions, les commerces de la ville. Depuis un mois, on surfe là-dessus. Ça fait du bien, on se laisse porter par cet engouement", poursuit-il.
Pour surfer sur la vague Coupe de France, le FC Annecy a voulu mettre la Venise des Alpes aux couleurs du club. Au total, ce sont 300 affiches et 200 drapeaux qui ont été distribués aux commerçants de la ville pour habiller les vitrines du centre-ville : "Beaucoup jouent le jeu pour ce grand match. Ça fait plaisir de voir toute la ville en rouge pour soutenir le club. L'engouement monte vraiment auprès des commerçants et des habitants", explique une employée du club.
À guichets fermés
Une grande affiche "Tous unis derrière Annecy" a également été déployée sur la façade de la mairie. Ce jeudi soir, un tifo géant doit être dévoilé par les clubs de supporters d'Annecy, qui ont vu les choses en grand avec d'autres drapeaux, des fumigènes, des feux d'artifice...
"Je fais partie de ceux qui pensent que Toulouse est très fort. Ils ont une jeune équipe avec plein de talents, ils sont en milieu de tableau de Ligue 1 en étant promus : c'est une saison de fou. Il y a une classe d'écart. Mais en Coupe, cette classe s'efface un petit peu", raconte Suvan, vice-président du groupe des supporters des Raiders 74. "On a interdiction de dire que, face à Toulouse, on y va pour passer du bon temps."
C'est quelque chose d'important pour la région, pour le club du FC Annecy. C'est assez rare une demi-finale de Coupe de France.
Anthony, entraîneur de l'US Pringy.
Côté tribunes, le Stade des Sports sera plein à craquer avec 13 000 places vendues : "Tous les billets sont partis en moins de 48 heures. (...) Nous n'avons pas eu à ouvrir la billetterie au grand public", raconte Maxime Mathieu, responsable de la communication du FCA.
"Important pour la région"
Ce mercredi, Anthony entraîne les plus jeunes de l'US Pringy, une commune proche d'Annecy. Lui a connu l'évolution du football local, avec notamment la finale d'Evian-Thonon-Gaillard, en 2003, perdue face à Bordeaux (2-3). Depuis, en Haute-Savoie, les amateurs du ballon rond ont subi une disette longue de près d'une décennie : "C'est quelque chose d'important pour la région, pour le club du FC Annecy. C'est assez rare une demi-finale de Coupe de France. C'est une bonne chose pour le foot régional."
Mais sur le match de ce jeudi soir, l'entraîneur émet des doutes : "Sur l'équilibre des forces, je pense que Toulouse est supérieur à Annecy. Mais je suis supporter d'Annecy, donc j'espère qu'ils vont se qualifier. On verra."
Nathan, un tout jeune footballeur, se veut lui aussi prudent : "Ça va être hyper dur contre Toulouse. Je pense que Toulouse va gagner. J'aimerais bien que ce soit Annecy, mais j'y crois pas trop." Aux Annéciens de déjouer les pronostics du petit Nathan, ce jeudi soir.