Femme retrouvée morte dans une valise : son compagnon condamné à 22 ans de réclusion criminelle

Reconnu coupable du meurtre de sa compagne, Driss Ouhmid a été condamné à 22 ans de prison par la cour d’assises de la Haute-Savoie vendredi. Il encourait la réclusion criminelle à perpétuité.

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Ses proches ont esquissé un sourire lorsque le visage de Marianne Chèze a été projeté sur les écrans de la salle d’audience. Entourée de son compagnon et de ses deux enfants, elle chante "joyeux anniversaire" en italien à l’un de ses neveux. Même au bout de quatre prises, impossible d’aller au bout de la comptine. Les enfants ne peuvent pas s’empêcher de rire. Marianne non plus.

Ses yeux verts éclairent un visage longiligne encadré de longs cheveux châtains. Ces quelques vidéos sont les dernières images de la jeune femme en vie. Marianne Chèze a été tuée quelques heures plus tard, dans la nuit du 16 au 17 août 2019, à Annecy.

Son compagnon, Driss Ouhmid, a été reconnu coupable du meurtre de la jeune femme, vendredi 1er avril, par la cour d’assises de la Haute-Savoie, au terme d’une semaine de procès. L’homme de 47 ans a été condamné à une peine de 22 ans de réclusion criminelle assortie d'un suivi socio-judiciaire de 5 ans. Le ministère public avait requis 25 années d'emprisonnement à son encontre. Avant que les jurés ne se retirent pour délibérer, l’accusé a présenté ses excuses à la famille de Marianne Chèze dont le corps a été retrouvé dans une valise rangée dans son coffre de voiture.

"Le drame de la misère psychologique"

"Je ne le dirai qu’une seule fois. J’ai tué Marianne", a-t-il annoncé par téléphone à son frère en faisant route vers Annecy après un bref séjour en Italie. La mort de sa compagne remonte alors à la nuit précédente. En rentrant d’une soirée d’anniversaire, Driss Ouhmid s’emporte contre la victime. Il l’accuse d’avoir envoyé des messages à son amant au cours de la soirée. "Elle est morte à cause de son téléphone", a résumé l’avocat général, Pierre Filliard, dans son réquisitoire.

Car si Driss Ouhmid s’est livré, selon ses mots, à un "déferlement de violence" sur sa compagne, c’est pour obtenir le code de son téléphone et ainsi consulter ses messages. "Pour avoir ce code, il a fait preuve d’une violence inouïe. C’est irrationnel. La futilité de ce qui déclenche cette tragédie me laisse sans voix", a reconnu son avocate, Me Patricia Lyonnaz.

Marianne Chèze a été rouée de coups et étranglée par son compagnon qui a ensuite placé son corps dans une valise. Le lendemain matin, il s'est rendu en Italie pour rendre visite à un cousin, emportant le corps de sa compagne dans le coffre. Un acte de "désemparement" pour la défense qui a plaidé les coups mortels, affirmant que Driss Ouhmid n’avait pas l’intention de tuer sa compagne.

"Ce dossier n’est pas un dossier de féminicide, a déclaré son conseil, Me Marc Dufour. C’est le drame de la misère psychologique. C’est le drame de l’abandon. Ce n’est pas le drame de la jalousie."

Violences conjugales régulières

Le couple était sur le point de se séparer à l’été 2019. Marianne Chèze l’avait annoncé à son compagnon qui ne parvenait pas à l’accepter. "Pour moi, c’était dit mais c’était pas la réalité des choses", s'est justifié l’accusé devant la cour. Leur relation se dégradait depuis l'année précédente.

Driss Ouhmid reconnaît avoir violenté sa compagne à plusieurs reprises. Celle-ci avait réuni des éléments de preuve de ces violences, certificats médicaux et photos de ses blessures, qu’elle avait remis à une amie au cas où "quelque chose" venait à lui arriver. Ces éléments ont été remis aux autorités après son décès.

"J’avais toujours cette peur. Peur qu’elle me quitte, peur de l’abandon", a reconnu l'accusé. Les experts psychologues et psychiatres ont estimé que son passage à l'acte avait "probablement été déclenché par l’imminence de la perte". Il souffre de troubles de la personnalité dont une "absence d'empathie". Un trait "qui est au cœur de sa personnalité".

Dans son délibéré, la cour a retenu l’intention homicide, propre à la qualification de meurtre. Elle interdit à Driss Ouhmid d'entrer en contact avec les parties civiles et lui retire l'autorité parentale. Sa défense dispose de dix jours pour faire appel de cette décision.

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