En Haute-Savoie, c’est une tradition, à Annecy le deuxième samedi de novembre, c'est la fête du caïon. Un événement entièrement dédié au cochon. L'occasion de mettre en avant les circuits courts et les éleveurs, pas très nombreux, des pays de Savoie.
Samedi 10 novembre 2018, Annecy fêtait la 13e édition de la fête du caïon, qui signifie cochon en patois savoyard. L'occasion de se pencher sur la filière de l'élevage porcin haut-savoyard, minoritaire au pays du reblochon.
Ce jour-là, mieux valait ne pas être phobique du cochon. Du cochon, il y en avait à toutes les sauces et sous toutes les formes : boudins, lards et jambons, saucisses, cochon à la broche, queues de cochon, andouillettes, ou encore en diots.
Mais pour en trouver du régional, il fallait un peu fureter. Claude Bellang, charcutier savoyard, s'approvisionne à Bourg-en-Bresse. Un circuit-court dont les clients n'ont pas forcément conscience.
« Ceux qui décident d’aller chercher très loin, ce qu’on peut avoir très proche, pour moi, c’est un peu stupide. Ce n'est pas la peine d’aller chercher à des centaines de kilomètres pour trouver du bon cochon » raconte le charcutier.
En Haute-Savoie, ils ne sont que 28 éleveurs de cochons. Une minorité au pays du reblochon. Pourtant, élever vaches et cochons va de pair : le petit-lait des premières servant de nourriture aux seconds. Mais c'était sans compter l'industrialisation des deux filières.
« Il y a 50 ans en arrière, toutes les coopératives à reblochon avaient des cochons. Aujourd’hui tout ce petit lait-là qui était mangé par des cochons, il part dans un système industriel. Si des petits élevages se mettaient en place et que les coopératives les encourageaient en leur mettant à disposition le petit-lait comme ils le font avec les industriels, on pourrait retrouver un vrai porc de qualité sur la Haute-Savoie » explique Nicolas Dupanloup Eleveur « La ferme du Biodup »
À la tête de la ferme familiale depuis deux ans, Nicolas élève aujourd'hui une centaine de porcs, en filière bio. Une activité qu'il assure rentabiliser, car la demande est forte. De quoi peut-être faire naître de nouvelles vocations ?
Reportage de Loïc Blache, Frédéric Pasquette et Laetitia Di Bin