L’Ehpad de Sillingy, en Haute-Savoie, a été contraint de fermer quatre lits par manque de personnel alors qu'une vingtaine de dossiers sont en attente.
La liste d'attente est longue pour trouver une place au sein de l'Etablissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) Le Bosquet de la Mandallaz, à Sillingy et pourtant l'établissement est contraint de fermer quatre lits à cause d'un manque de personnel. Six postes sont vacants mais l'établissement n'arrive pas à recruter. Et avec le manque de personnel, c'est la course contre la montre : certaines soignantes travaillent plus de 10h par jour et souvent sans pause.
"Une situation aberrante"
Depuis 2012, date d'ouverture de l'établissement, les conditions se sont peu à peu dégradées et les dotations de l'Etat n'ont pas évoluées proportionnellement aux besoins. "On est dans une situation aberrante, depuis 2012 les résidents sont devenus de plus en plus dépendants et l'argent que l'on a pour s'occuper des résidents de 2017, on le recevra en 2023", explique le directeur de l'Ehpad, Eric Lacoudre.Attirer du personnel à l'Ehpad de Sillingy est d'autant plus compliqué que les conditions de travail sont meilleures de l'autre côté de la frontière et que le coût de la vie est élevé dans cette zone. A court d'options, le directeur et son équipe cherchent de l'aide auprès des communes et de son entourage : "On mobilise les familles pour qu'elles nous aident, les stagiaires. On a des gens qui viennent sur leurs jours de congé pour porter l'établissement à bout de bras", se désole le directeur de l'Ehpad. Certaines familles se tournent même vers des établissements à l'étranger en attendant d'obtenir une chambre à Sillingy.
Une loi annoncée pour l'automne
Manque de moyens, difficultés à recruter, le problème est national. Un rapport sur le grand âge remis au gouvernement en mars 2019 préconisait la création de 80.000 postes supplémentaires dans les Ehpad de France.La ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn avait alors annoncé qu'une "grande loi" sur la dépendance serait présentée en Conseil des ministres à l'automne. Le nombre de personnes dépendantes devrait doubler d'ici 2050 et atteindre 2,23 millions de personnes.