Haute-Savoie : la famille d'un homme tué par un gendarme conteste la légitime défense

Un homme de 27 ans a été tué par un gendarme le 5 juillet à Bossey, en Haute-Savoie. Alors que l'accusation a retenu la thèse de la légitime défense, la famille de la victime porte plainte pour homicide volontaire à l'encontre du militaire, ne croyant pas à cette version des faits.

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La famille d'un homme tué par un gendarme en Haute-Savoie a porté plainte pour homicide volontaire à l'encontre du militaire, contestant la thèse de la légitime défense soutenue par le parquet. Les faits se sont produits le 5 juillet à Bossey, commune frontalière avec la Suisse. Une société de sécurité avait signalé la présence, jugée suspecte, d'un fourgon et de deux hommes sur un parking. Deux gendarmes se rendent sur place en voiture.

"Quand ils arrivent, ils voient un fourgon avec deux individus autour. L'un d'eux prend la fuite en courant et va se cacher, avant d'être retrouvé quelques heures plus tard", relate la procureure d'Annecy, Véronique Denizot. L'autre "monte dans le fourgon et va foncer sur le véhicule de gendarmerie, contraignant les gendarmes à se plaquer contre et l'un d'eux à faire feu", ajoute la magistrate. Neuf balles ont été tirées, dont une mortelle pour la victime, âgée de 27 ans.

L'accusation soutient la thèse de la légitime défense. Mais la famille de la victime a déposé plainte pour homicide volontaire, comme l'a révélé le site d'information Le Media. Le défunt "n'était pas armé, n'allait en aucun cas dans la direction des gendarmes" et n'exerçait aucune menace, considèrent les plaignants, pour qui l'acte du gendarme n'était en rien "absolument nécessaire", ni "proportionné", critères de la légitime défense.

 

Deux enquêtes en cours

"Il ne méritait pas cette mort. Il aurait pu être appréhendé sans violence", juge un frère de la victime, cité par Le Media. Deux informations judiciaires ont été ouvertes. L'une porte sur des faits présumés de vol de motos, d'association de malfaiteurs, de refus d'obtempérer et de tentative d'homicide sur les gendarmes ; l'autre sur les coups de feu et la mort de la victime.

L'homme qui avait pris la fuite à pied a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire dans la première procédure, pour vol et association de malfaiteurs. Dans l'autre, le militaire a été placé sous le statut de témoin assisté.

La légitime défense du gendarme a été retenue au terme d'une reconstitution à laquelle le suspect du parking, âgé de 22 ans, n'a pas participé. Selon la procureure, "il n'a pas été jugé opportun" de le faire venir car en prenant la fuite, il n'aurait rien vu de la scène, entendant seulement les coups de feu.

 

"Fausse reconstitution"

L'intéressé, dont Le Media a recueilli le témoignage, affirme le contraire. Les détonations l'auraient fait tomber et, dans sa chute, il aurait aperçu les gendarmes "à quatre ou cinq mètres" de son ami, "bien à l'écart""Ils ne se sont pas vraiment mis au milieu de la route : il y avait un passage pour partir", assure-t-il. Pour le parquet, le fourgon pouvait passer "entre une haie et le véhicule de gendarmerie" mais "la réalité", c'est qu'il en a percuté "la portière avant droite".

L'avocat de la famille, Me Arié Alimi, fustige "une fausse reconstitution qui a pour but de dédouaner le gendarme". "Le principal témoin n'était pas là, alors qu'il a parfaitement vu la scène. Le fourgon a foncé sur la voiture de gendarmerie mais les gendarmes étaient sur le côté, pas sur la trajectoire du fourgon", affirme-t-il. "Nous n'avons rien à cacher dans ce dossier", assure la procureure, tandis que la partie civile réclame le dépaysement de la procédure.

 

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