Le procès d'un homme de 47 ans, jugé pour le meurtre de sa compagne retrouvée dans une valise, doit se tenir à partir de ce lundi 28 mars devant la cour d'assises d'Annecy. Retour sur ce féminicide qui avait marqué les esprits en août 2019.
Le procès d'un homme de 47 ans doit se tenir devant la cour d'assises d'Annecy, à partir de ce lundi 28 mars. L'accusé, D.O, est jugé pour le meurtre de sa compagne, dont le corps avait été retrouvé plié dans une valise, en août 2019.
Cet homme, qui aurait agi par "jalousie", avait été arrêté le 18 août 2019 au volant d'une voiture sur la commune de Doussard, près du lac d'Annecy. A son bord : ses deux enfants de six et neuf ans et le cadavre de sa compagne, âgée de 37 ans.
Le corps de la victime, mince et de petite taille, avait été retrouvé en position fœtale, dans une valise cadenassée et rangée dans le coffre du véhicule.
Une "dispute"
Il avait lui-même annoncé son meurtre à des membres de sa famille. Les enquêteurs avaient donc pu le pister à son retour d'Italie, où il a fait un aller-retour pour voir un cousin avant de rentrer en France "se livrer", selon son avocat, Me Marc Dufour à l'AFP : "Il n'a pas tenté du tout de s'échapper."
La mort de la victime, par strangulation, est survenue dans la nuit du 16 au 17 août 2019 dans l'appartement du couple à Annecy. Driss Ouhmid "reconnaît être l'auteur du décès", indique son avocat. Il évoque "une dispute" à l'origine de ses actes.
Durant l'instruction, l'accusé a contesté avoir voulu tuer sa compagne, mais avoué lui avoir porté de nombreux coups et l'avoir étranglée.
"Jalousie" et "volonté de tuer"
"Il voulait avoir le code de son téléphone portable parce que ça faisait très longtemps qu'il pensait qu'elle avait un amant attitré", explique Me Dufour. Pour lui, la "jalousie" est au cœur de l'affaire, ainsi que la perspective d'une séparation.
La présence de serflex (colliers de serrage) aux poignets, chevilles et autour du cou de la victime a été présentée par l'accusé, lors de ses auditions, comme une sorte de jeu sexuel, qui aurait ensuite dégénéré. Ce qui est "complètement hors sujet", selon le vice-procureur de la République d'Annecy, Pierre Filliard. Avocat général au procès, il considère que la "volonté de tuer" est bien présente dans ce dossier qu'il qualifie "d'homicide conjugal".
Des faits de violences conjugales sont ressortis lors de l'enquête. Une main courante avait été déposée en juillet 2018, un an avant le décès. Aucune plainte n'avait été déposée. La mort de Marianne Chèze a été comptabilisée comme le 93e féminicide de l'année 2019 par le collectif Féminicides par compagnons ou ex.
Jugé pour meurtre sur conjoint, Driss Ouhmid, qui est incarcéré depuis le 20 août 2019 au centre pénitentiaire d'Aiton (Savoie), encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Son procès doit durer cinq jours jusqu'au 1er avril.