En janvier 2024, la GlaGla Race célébrait ses 10 ans, réunissant près d'un millier de passionnés de paddle sur les eaux glacées du lac d'Annecy en Haute-Savoie. Pourtant, après une édition marquée par des difficultés logistiques et financières, l’événement n'aura pas lieu en 2025.
Depuis une décennie, la GlaGla Race est devenue l’une des courses de paddle les plus populaires au monde, attirant chaque hiver des centaines d'athlètes désireux de relever le défi unique que représente le froid glacial du lac d'Annecy en Haute-Savoie. Mais en janvier 2025, la 11e édition 2025 n’aura pas lieu.
"La 10e édition était belle mais douloureuse. Nous y avons passé notre hiver. Nous avons été critiqués. Les partenaires et collectivités ont réduit leur soutien", se désole l'organisateur Benoît Mouren, qui souhaite observer une "pause" en 2025.
On s'est dit qu'on faisait un petit break pour recharger les batteries et voir comment on pourrait être mieux aidés pour la prochaine édition.
Benoit Mouren, organisateur la GlaGla Race
"C'est une réflexion qui date d'un petit moment. La GlaGla Race, c'est une course de paddle qui fait partie d'un circuit qui s'appelle l'Alpine Lakes Tour. Ce sont des courses que nous organisons depuis 2013 donc ça fait 11 ans. Il y a entre 6 et 8 courses par an et la GlaGla Race est différente des autres parce qu'elle est beaucoup plus grosse, ça demande beaucoup plus de travail, beaucoup plus de responsabilités", explique-t-il.
L'organisateur souligne que cette décision permettra de se ressourcer et de prendre du recul après dix années d’un travail intense. "Pour beaucoup de personnes, la GlaGla Race était devenue quelque chose de normal alors que c'est plutôt extraordinaire. C'est peut-être quelque chose qui finira par disparaître complètement. On s'est dit qu'on faisait un petit break pour recharger les batteries et voir comment on pourrait être mieux aidé pour la prochaine édition."
Manque de soutien financier et logistique
Bien que la GlaGla Race soit un événement réputé, elle reste gérée par une petite équipe de bénévoles et doit se contenter d’un budget restreint. L’organisation repose essentiellement sur des passionnés épuisés par la logistique complexe qu’impose un événement hivernal de cette envergure. "L'événement est organisé au mois de janvier, il nous faut un chapiteau chauffé, un grand espace, tout cela représente des coûts supplémentaires que les autres courses estivales n’ont pas", précise l'organisateur.
Si on parvenait à trouver un sponsor ou des aides financières à hauteur de 15 000 à 20 000 euros ça nous permettrait d'être plus sereins dans l'organisation.
Benoît Mouren, organisateur de la GlaGla Race.
Si la GlaGla Race peut compter sur quelques bénévoles acharnés, le nombre important de participants et les exigences de sécurité nécessitent de faire également appel à des professionnels. "Nous avons besoin des gens professionnels dans la sécurité, la logistique, l'organisation sur qui nous pouvons nous appuyer. Sauf que le budget actuel de l'activité ne le permet pas", fait savoir Benoît Mouren.
Chaque année, l'organisation de la GlaGla Race se fait avec un budget serré d'environ 50 000 euros. "Si on parvenait à trouver un sponsor ou des aides financières à hauteur de 15 000 à 20 000 euros, ça nous permettrait d'être plus sereins dans l'organisation", assure l'Annécien.
Actuellement, les sponsors soutenant l'événement sont limités, et la recherche de financements s’avère difficile pour une petite équipe qui, d’année en année, consacre une grande partie de son temps aux préparatifs. "Cette pause nous permettra de recharger les batteries, de structurer notre recherche de soutiens financiers et de revoir certains aspects organisationnels", confie-t-il.
Il y a des critiques qui nous ont un peu heurtés notamment de personnes qui pensent qu'on gagne beaucoup d'argent.
Benoît Mouren, organisateur de la GlaGla Race.
Alors que l'événement a gagné en prestige au fil des années, celui-ci fait également face à des critiques sans cesse croissante notamment sur les réseaux sociaux. "Il y a des gens qui critiquent sur des choses qui sont vraies, qui ne sont pas parfaites, mais ils ne se rendent pas compte des conditions de l'organisation", souligne Benoît Mouren.
Face aux attentes grandissantes des participants et des spectateurs, cette pause est également l'occcasion pour le fondateur d'Alpine Lakes Tour de rappeler la nature non-lucrative de l’événement. "Il y a des critiques qui nous ont un peu heurté notamment les personnes qui pensent qu'on gagne beaucoup d'argent", souligne-t-il.
Un retour attendu pour 2026
Sur le lac d’Annecy, la GlaGla Race s’est imposée comme l’événement de paddle hivernal par excellence. Mais si l'événément attire autant de participants ce n'est pas pour l'aspect compétition "mais plutôt pour l'expérience d'être en plein hiver au milieu des montagnes enneigées sur le lac", selon Bénoît Mouren qui promet un retour de la GlaGla Race en janvier 2026.
Une édition qui sera certainement très attendue par les amateurs de paddle avec l’espoir que cette pause permettra à la GlaGla Race de revenir plus forte et plus authentique que jamais.