Le nouveau ministre de l'Économie, Antoine Armand, a fait part ce mardi d'un "des pires déficits" publics de l'histoire de la France. Le Haut-Savoyard a réaffirmé sa volonté de ne pas augmenter les impôts pour les ménages les plus modestes.
Le nouveau ministre de l'Économie, Antoine Armand, n'a pas caché, ce mardi 24 septembre sur France Inter, la gravité du déficit de la France : "À part une ou deux années de crise exceptionnelle ces 50 dernières années, on a un des pires déficits de notre histoire. Donc, sur ce plan-là, la situation est grave", a déclaré le Haut-Savoyard.
Au sujet d'une éventuelle hausse des prélèvements pour certaines grosses entreprises, dont le patron du Medef Patrick Martin s'est dit "prêt à discuter" sous conditions, le ministre a répondu : "Nous allons y travailler avec lui, avec l'ensemble des entreprises de toutes les tailles, avec évidemment les partenaires sociaux", estimant que "le dialogue avec les partenaires sociaux doit être repris".
Antoine Armand sur le bilan de Bruno Le Maire : "La France est devenu le pays le plus attractif d'Europe, notre croissance est supérieure à celle de l'Allemagne, le taux de chômage est au plus bas depuis 40 ans. Mais on a l'un des pires déficits de notre Histoire." #le710inter pic.twitter.com/fveSNmjSeW
— France Inter (@franceinter) September 24, 2024
Ne pas "entraver la création d'emplois"
"Nous allons travailler à la hauteur de la gravité de cette situation. (...) Mon travail, c'est que les prélèvements éventuels qui existeront n'entravent pas notre croissance, n'entravent pas la création d'emplois", a-t-il indiqué.
Le Premier ministre Michel Barnier avait évoqué dimanche des "prélèvements ciblés sur les personnes fortunées, ou certaines grosses entreprises" pour contribuer à redresser les finances publiques, fortement dégradées et menacées par une nouvelle dérive du déficit public cette année, après un premier dérapage en 2023.
Le gouvernement doit présenter début octobre, avec un retard inédit, un projet de budget pour 2025 avec l'objectif de tenter d'amorcer le redressement des comptes publics.
Vers une hausse d'impôts pour les "patrimoines très importants" ?
À l'instar du chef du gouvernement, Antoine Armand a répété que les classes moyennes ne seraient pas concernées par une éventuelle hausse de la fiscalité. Interrogé sur un possible gel des barèmes de l'impôt sur le revenu, il a rappelé que "le Premier ministre a dit très clairement que nous n'allons pas alourdir la fiscalité de celles et ceux qui travaillent, qui appartiennent à la classe moyenne au sens large".
"L'action que nous menons depuis plusieurs années, (...) c'est que le travail paie. Et donc celles et ceux qui, pour vivre, n'ont que leurs revenus, n'ont que leur salaire et qui ont des difficultés à se loger, à se nourrir, ne peuvent pas être (...) pénalisés", a-t-il ajouté.
"Les gens qui ont des patrimoines très importants, qui parfois d'ailleurs ne payent pas beaucoup d'impôts, (...) on va le regarder dans les prochaines semaines (...) : peuvent-ils contribuer davantage dans la situation que nous connaissons ?", a questionné le nouveau ministre.
Le Haut-Savoyard Antoine Armand a été nommé ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, ce samedi 21 septembre, dans le gouvernement de Michel Barnier. À 33 ans, il succède à Bruno Le Maire et est devenu le plus jeune ministre à prendre les commandes de Bercy.