Annecy organisait samedi sa troisième marche des fiertés, réunissant quelque 2 000 personnes. Pour beaucoup de participants, la manifestation était d'autant plus nécessaire après les propos polémiques de la ministre Caroline Cayeux qui a parlé de "ces gens-là" pour désigner la communauté LGBT.
Une vague multicolore au bord du lac d'Annecy. La marche des fiertés a réuni près de 2 000 personnes, drapeaux arc-en-ciel sur les épaules, samedi 16 juillet pour une grande fête de l'égalité. "On a tous des rêves, et c'est grâce à ce genre d'événements qu'on peut les affirmer. Les rêves de devenir qui on veut réellement, sans porter de regard ni de jugement sur les autres", estime Baptiste, un participant.
Derrière la fête, des revendications et la polémique politique. Ce rassemblement était nécessaire pour beaucoup de participants après les propos de Caroline Cayeux. La ministre des Collectivités territoriales a été rattrapée par ses positions passées contre le mariage pour tous.
Elle a tenté de s'excuser, disant "regretter" ses propos "stupides" et parlant de "ces gens-là" pour désigner la communauté LGBT. Même au sein du gouvernement, ses propos ne passent pas. "On a l'impression d'être hors de la société, comme des aliens, des petits monstres, alors qu'on est comme tout le monde. C'est le même problème que pour le racisme", regrette Lou, venue participer à la marche des fiertés.
"Il y a plein de normalités différentes"
"C'est quand même assez triste parce qu'on est dans une ère où on essaye de s'affirmer, d'être qui on est. On n'est pas juste 'ces gens', on est des gens. Tout simplement", ajoute Ella. Alors que plusieurs associations anti-homophobie ont déposé plainte contre Caroline Cayeux, la ministre a indiqué leur avoir "écrit un courrier d'excuses".
Dans une tribune, une centaine de personnalités ont dénoncé ses "propos homophobes", estimant que ses regrets n'ont pas la "force de la sincérité". A Annecy, en guise de réponse, toutes et tous ont prôné l'ouverture d'esprit.
"Les gens pensent qu'être homosexuel, c'est une différence. Or, ma fille, elle est comme tout le monde. C'est simplement une histoire de sentiments qui s'orientent vers une femme plutôt qu'un homme. Aujourd'hui, on appelle l'hétérosexualité la normalité mais ce n'est pas vrai. Il y a plein de normalités différentes. Il suffit d'accepter et de comprendre", assure une mère venue à la marche des fiertés accompagnée de sa fille, émue. Une marche des fiertés qui a débuté depuis le Pont des Amours, au pluriel. Tout un symbole.