Avec l’arrivée de la saison estivale, de nombreux saisonniers cherchent un logement à Annecy, en Haute-Savoie. Mais avec l’arrivée en masse des touristes, les loyers explosent et deviennent inaccessibles pour ces travailleurs précaires.
A peine arrivé d’Italie, Yohann vient de vivre sa première déconvenue. Saisonnier dans une crêperie d’Annecy pour l’été, il ne s’attendait pas à trouver des loyers si chers. Dans la petite Venise des Alpes, un 20m² se loue plus de 500 euros par mois. « Ma priorité, c'était de trouver un travail avec un logement inclus, reconnaît Yohann. Je viens là pour gagner de l'argent donc si je dois dépenser la moitié de mon salaire dans un loyer, que je paye déjà en Italie, ça n'a pas de sens ».
Avec l’arrivée de la saison estivale, de nombreux saisonniers cherchent un logement à Annecy, en Haute-Savoie. Mais avec l’arrivée en masse des touristes, les loyers explosent et deviennent inaccessibles pour ces travailleurs précaires. Avec Yohann, saisonnier et Pauline Moulin, gérante d’une crêperie.
À Annecy, l’affluence des touristes fait flamber le prix des logements pendant la saison estivale. S'ajoute à cela la pression sur les prix exercée par les appartements en Airbnb. Ce climat immobilier pèse sur les travailleurs mais aussi sur les patrons.
Pauline Moulin, gérante d’une crêperie, a recruté 10 saisonniers pour l’été. Elle reconnaît qu’il n’est pas toujours facile de trouver du personnel quand on ne propose pas de logement avec le contrat. « Je suis Vendéenne, et quand je suis arrivée ici j’ai dû aller en foyer pour faire la transition entre l’appartement et mon premier salaire, raconte la gérante. En restauration, on fait pas mal d’heures. Il faut que le logement soit près du lieu de travail pour ne pas faire des heures de routes le matin ou même le soir quand on finit tard ».
Et quand les logements ne sont pas trop chers, ils sont manquants. Pourtant, le département de la Haute-Savoie compte plus de 30 000 saisonniers. Entre casse-tête et système D, ils sont nombreux à s’enliser dans les méandres de la location saisonnière.
Heureusement, la situation pourrait rapidement s’améliorer grâce à la loi Montagne, qui lutte contre le mal logement. A partir du 28 décembre 2018, ce texte va contraindre les communes dites touristiques à mettre en place un plan d'action pour régler le problème du logement des saisonniers.