Après un braquage à 40 millions de francs suisse, une arrestation en Haute-Savoie, le procès de 6 malfaiteurs présumés ouvre à Lyon lundi 22 novembre

Six suspects interpellés en 2017 avec un butin record de 40 millions de francs suisses après le braquage d'un fourgon blindé en Suisse sont jugés par la cour d'assises de Lyon à partir de lundi.

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Ces accusés, originaires de la région lyonnaise, ont été arrêtés en flagrant délit près d'Annecy (Haute-Savoie), quelques heures après l'attaque nocturne menée en mai 2017.

Agés de 33 à 51 ans, la plupart de ces hommes sont déjà connus de la justice. Ils sont jugés notamment pour "vol en bande organisée avec arme", "enlèvement et séquestration".
Deux d'entre-eux avaient été condamnés à Genève en 2013 à des peines de 5 à 7 ans d'emprisonnement pour "brigandage". Un troisième a été condamné en France pour des faits similaires.
Cette affaire éclaire les spectaculaires attaques à répétition de convoyeurs de fonds perpétrées en territoire Suisse et imputées au banditisme lyonnais. Au cours des six dernières années, au moins sept braquages ou tentatives de braquages ont été commises dans différents cantons.
L'interpellation des six suspects représente une réussite pour la brigade de recherche et d'intervention (BRI) de la police judiciaire de Lyon.
Après plusieurs mois de surveillance, les enquêteurs avaient réussi à repérer des véhicules volés, à localiser des boxes dans la région d'Annecy et à identifier une villa pouvant servir de base de repli, à Chavanod, près d'Annecy. Des recoupements ont conduit à une intervention dans cette villa quelques heures après le signalement de l'attaque du fourgon de la société Loomis, dans le canton de Vaud.


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Les suspects ont été arrêtés en possession du butin, constitué de billets en différentes devises, de quatre lingots d'or et de milliers de pierres précieuses, pour un total évalué à plus de 40 millions de francs suisses.
Plusieurs armes ont été retrouvées sur place, dont cinq fusils, ainsi que l'équipement utilisé pour l'attaque. Plusieurs empreintes ADN des suspects ont été relevées sur des objets saisis.
La plupart des mis en examen ont reconnu leur présence sur les lieux du braquage, tout en cherchant à minimiser leur participation.
Selon l'ordonnance de renvoi des juges lyonnais de la juridiction inter-régionale spécialisée (JIRS), l'attaque résulte d'une "organisation structurée et hiérarchisée".
Le commando de braqueurs a intercepté le fourgon suisse sur une bretelle de sortie d'autoroute, près d'Eysins, entre Lausanne et Genève, en utilisant trois véhicules dont certains équipés de gyrophares, et des fusils d'assaut.
Ils ont menacé et ligoté les convoyeurs, en les emmenant dans le coffre d'un de leurs véhicules. Puis ils ont pris le volant du fourgon, jusqu'à un chemin rural près de Divonne-les-Bains (Ain), de l'autre côté de la frontière.
Là, ils ont transféré le butin avant d'incendier le fourgon et une des voitures, pour brouiller leurs traces. Ils ont aussi aspergé les convoyeurs d'un produit javellisé, pour gommer toute empreinte ADN.
Renseignements précis, préparatifs, interception de fourgon, armement lourd et incendie de véhicules, ce mode opératoire attribué aux gangs lyonnais s'est répété ces dernières années en Suisse.
D'autres dossiers d'attaques ou de tentatives sont en cours d'instruction à Lyon. Notamment celui du braquage de Chavornay, le 8 février 2018, quand des malfaiteurs avaient enlevé la fille d'un convoyeur à Lyon, pour obliger son père à détourner son véhicule.
Mis en examen et écroué, un collègue du père est soupçonné d'avoir renseigné l'équipe, ce qu'il nie.
La multiplication des attaques a questionné les mesures de sécurité des transports de fonds en Suisse - avec notamment une utilisation de véhicules de moins de 3,5 tonnes à cause d'un loi antibruit la nuit et des itinéraires peu diversifiés.
Le procès est prévu sur dix jours.

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