Le mont Blanc de plus en plus petit : « cela ne nous dit rien sur le réchauffement climatique »

Le mont Blanc mesure désormais 4.807,81 mètres, et rapetisse d'année en année. Mais cette valeur n'a pas réellement d'importance au niveau scientifique car au sommet du glacier ce n’est pas la taille qui compte. Explications.

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Il perd 13 centimètres environ chaque année depuis près de 20 ans. Et dernièrement il a perdu près d’un mètre en quatre ans. Le mont Blanc rapetisse d’année en année. En tout cas ce sont les révélations faites ce mercredi 29 septembre 2021 par un groupe de géomètres-experts de Haute-Savoie.

Ce n’est pas la taille qui compte

Le mont Blanc culmine désormais à 4.807,81 mètres, soit 91 centimètres de moins que la dernière mesure réalisée quatre ans auparavant. Faut-il s’inquiéter de cette mesure ? La taille du mont Blanc peut-elle être un outil de mesure du réchauffement climatique ? Nous avons posé la question à des glaciologues et selon eux ce n’est pas la taille qui compte. "L’information sur la taille n’a aujourd’hui aucune valeur scientifique, nous dit Ludovic Ravanel, géormophologue au CNRS, c’est rigolo de savoir combien mesure le mont Blanc mais cette valeur ne nous révèle absolument rien quant au réchauffement climatique." "Ces mesures auront une signification sur le long terme, ajoute Luc Moreau, glaciologue. Pour lui, il est néceassaire d'avoir plus de recul pour analyser ces données : "c’est important de collecter ces mesures car si aujourd’hui elles ne veulent rien dire, dans 50 ans elles parleront sûrement."

Pour ces experts de la montagne, l’altitude du mont Blanc change en fonction de l’épaisseur de la neige qui recouvre sa calotte glaciaire, que l'on appelle neige éternelle. Cette couche peut mesurer jusqu'à 15 mètres et varie selon la météo. "Cela dépend des conditions météos de toute façon, selon la neige qui tombe, le vent qu’il peut y avoir. Cette année, le mont Blanc a gagné deux mètres à la fin de l’hiver, rien qu’avec la neige qui est tombée", explique Luc Moreau

A ces hauteurs-là, il n'y a pas de fonte des glaces 

Luc Moreau, glaciologue

Avant de conclure, "Le mont Blanc, c’est le toit de l’Europe, le sommet le plus haut, il se situe à plus de 4.000 mètres donc de toute façon à ces hauteurs-là, il n’y a pour l’instant pas de fonte des glaces et heureusement." "Ce qui se passe au mont Blanc c’est minime par rapport à ce qui se passe à la Mer de glace ajoute Luc Moreau, elle se situe beaucoup plus bas dans le massif du Mont-Blanc à 2.100 mètres d’altitude, et qui a perdu elle un kilomètre de longueur sur les trente dernières années."

L’importance de la température : + 2 degrés en 30 ans

Si la taille n’a pas son importance, en revanche la température de la calotte glaciaire peut nous révéler des choses. "Ce qui est intéressant c’est de mesurer la température à l’intérieur du mont Blanc, mais c’est difficile à faire car il faut perforer dans le glacier." Des experts ont perforé à 500 mètres sous le mont-Blanc, et ils ont constaté qu’à l’intérieur du glacier la température avait pris deux degrés en 30 ans, un degré de plus que sur la surface de la terre, passant de -11° à -9°. "Cela nous dit que la glace se réchauffe donc plus vite que l’atmosphère terrestre." Cette hausse des températures pourraient, à long terme, avoir un impact sur la fonte de la neige sommitale durant l'été.

Pour les experts-géomètres, l'objectif de ces mesures régulières est clair, "nous on accumule des données pour les générations futures, confie Jean des Garets géomètre expert en Haute-Savoie, mais aujourd’hui on ne les interprète pas pour faire des annonces catastrophiques. Pour avoir des données fiables, il faut enregistrer des mesures quotidiennes pendant 50 ans."

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