Le loup a attaqué deux troupeaux dans la vallée de Chamonix pendant l'été, les éleveurs s'inquiètent

S'il s'était fait discret jusqu'à maintenant, le loup commence à faire des victimes dans la vallée de Chamonix. Trois troupeaux ont été attaqués depuis le début de l'année dont deux pendant la saison estivale, causant la mort de huit bêtes. Les éleveurs s'inquiètent de l'arrivée du prédateur.

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Il y avait déjà été aperçu, photographié, sans causer d'importantes pertes pour les éleveurs jusqu'ici. Mais cet été, le loup a fait des dégâts dans la vallée de Chamonix (Haute-Savoie), attaquant 2 troupeaux sur les secteurs de Pormenaz et des Houches où 5 brebis sont mortes. Depuis le début de l'année, le prédateur est à l'origine de trois attaques de troupeaux, causant la mort de 8 animaux dans ce même secteur, selon la préfecture de Haute-Savoie.

"Nos éleveurs sont inquiets", rapporte l'association Terres et paysans du Mont-Blanc qui oeuvre au maintien de l'activité agricole dans la vallée haut-savoyarde. La "présence permanente du loup" n'a pas été avérée dans la vallée, nuance la préfecture. Mais les habitudes d'élevage pourraient bien y être bouleversées avec l'arrivée du prédateur, les troupeaux devenant vulnérables lorsqu'ils sont laissés libres en alpage durant l'été.
 
"Les troupeaux ovins ou bovins sont surveillés très régulièrement mais ne sont pas gardés ni parqués, explique-t-on encore au sein de l'association. Il n’y a pas non plus de chiens de protection." Dans ces conditions, les éleveurs ne sont pas indemnisés en cas d'attaque. Car malgré un nouveau dispositif améliorant la prise en charge des dommages causés par le loup, des mesures de protection des troupeaux doivent d'abord être mises en place par les éleveurs pour en bénéficier.

Dans les territoires où la prédation du loup est constatée depuis deux ans au moins, les éleveurs doivent installer des moyens de protection tels que des clôtures pour pouvoir être indemnisés au-delà de la troisième attaque sur les troupeaux d’ovins et de caprins au cours d’une année, sauf si le troupeau a été reconnu comme non protégeable. "C'est à ces mêmes éleveurs, déjà fragiles par un temps de travail très important et leurs revenus médiocres de fournir le plus d’efforts pour parvenir à coexister", déplore encore Terres et paysans du Mont-Blanc.

 

Trouver des solutions


Et une attaque de loup, hormis la perte de certains animaux, occasionne souvent d'importants dommages pour l'ensemble du troupeau, rappelle l'association. "Avortement, mammites, blessures...", les animaux peuvent souffrir de dommages collatéraux, une source de "stress considérable" pour l'éleveur. Terres et paysans du Mont-Blanc, qui veille à ne pas "entrer dans la polémique" autour de la gestion de la population de loups, se réjouit de son retour dans la vallée, preuve "d'une nature encore sauvegardée et biodiversifiée".
 
Maintenant que la présence de l'animal, bien que non permanente, est établie, l'association compte accompagner les éleveurs pour les aider à adapter leurs habitudes. "Les élus du territoire doivent être au courant de la situation inquiétante de leurs administrés agriculteurs", estime-t-elle, espérant un "dialogue constructif sur les choix des méthodes d’élevage avec les élus, les professionnels de la montagne, en toute connaissance de cause".

Si les attaques persistent, les éleveurs pourront également demander l'autorisation de pratiquer des tirs de prélèvement. Ces dérogations sont accordées si "des dommages importants ont été causés aux élevages" du secteur et si "les mesures de protection des troupeaux ne sont pas parvenues à les protéger", indique le site de l'administration. Depuis le début de l'année, 90 loups ont été abattus, soit le quota d'autorisations d'abattage qui avait été fixé. Face à la recrudescence d'attaques, la préfecture d'Auvergne-Rhône-Alpes vient de relever ce plafond à 100 bêtes, provoquant l'indignation des organisations de défense des animaux.

 
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