Le quota d'autorisations d'abattage de loup ayant été atteint, la préfecture d'Auvergne-Rhône-Alpes a annoncé que le plafond avait été relevé à 100. Le 90e loup tué depuis le début de l'année l'a été ce jeudi. Plusieurs organisations de défense des animaux s'étaient indignées de cette décision.
Le quota est déjà atteint : 90 loups ont été tués en France depuis le début de l'année, soit le nombre d'abattages maximal autorisé. C'est pourquoi la préfecture d'Auvergne-Rhône-Alpes, en charge de la gestion du loup, a annoncé que le plafond avait été relevé à 100.
"Les 90 prélèvements de loups ont été atteints jeudi 12 septembre au matin. Le préfet (...) a décidé d'augmenter le plafond global de prélèvements de 2% et ainsi de porter le nombre de loups pouvant être tués à 100", a annoncé la préfecture. A Villards-sur-Thônes (Haute-Savoie), un loup avait été abattu le 26 août après qu'un élevage ovin tout proche a fait l’objet de quatre attaques sur une durée d’un mois.
Cette décision, prise "après consultation du groupe national loup", est conforme à l'arrêté interministériel du 26 juillet 2019 relatif aux destructions de loups, pris face à la recrudescence d'attaques de troupeaux, selon les services de l'Etat.
Ce texte officialise des mesures déjà annoncées par le gouvernement, notamment le relèvement du plafond de loups pouvant être abattus. La fourchette est passée de 10-12% à 17-19% de la population estimée, notamment en raison de l'accroissement du nombre de canidés en France, qui a été plus rapide que prévu.
?#Loup L'Etat privilégie l'augmentation de l'abattage d'une espèce protégée plutôt que l'amélioration de la protection des troupeaux.
— LPO France (@LPOFrance) July 31, 2019
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Plusieurs organisations de défense de la faune sauvage s'étaient indignées contre cette décision, menaçant de déposer un recours devant le Conseil d'Etat pour faire invalider l'arrêté. Elles jugent le texte, signé des ministres de la Transition écologique et de l'Agriculture, "politique et en aucun cas rationnel".
"Une attaque par jour dans les parcs"
Face à la controverse, 21 organisations agricoles de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, la plus touchée par les attaques, ont alerté les autorités sur la situation dans les parcs naturels. Elles réclament "que les éleveurs en zone coeur de parc et en réserves naturelles puissent aussi avoir urgemment accès aux tirs de défense", comme c'est déjà le cas pour les communes le plus fréquemment attaquées.
"On a en moyenne une attaque par jour dans les parcs. Septembre-octobre est le moment où les loups apprennent à chasser à leurs petits, a souligné Sandrine Hauser, éleveuse et responsable de la FRSEA dans les Hautes-Alpes. On a fait des demandes récurrentes pour des tirs de prélèvement mais on nous dit de ne pas toucher aux loups dans les parcs, on n'en peut plus."
Fin juillet, une centaine de brebis avait péri dans une attaque de loup en Savoie. "On n'est pas contre le loup, on est contre le fait qu'il massacre nos troupeaux", avait commenté René Fréchoz, président de la FDSEA en Savoie.
Le loup, éradiqué en France dans les années 1930, est revenu naturellement par l'Italie dans les années 1990. Malgré l'augmentation rapide de la population, l'espèce protégée en France et en Europe est toujours "menacée", a insisté en juin le directeur du comité français de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui classe le loup gris comme "vulnérable" sur sa fameuse liste rouge.