INFO FRANCE 3. C’est un choix cornélien qui va devoir être fait par les gouvernements français et italiens. En raison d'importants travaux, le tunnel du Mont-Blanc va devoir fermer. Deux options sont envisagées : une fermeture quatre mois par an pendant 18 ans ou trois à quatre ans de fermeture totale.
C’est une information qui va faire réagir, tant dans la vallée de Chamonix qu’à Courmayeur, en Italie : le tunnel du Mont-Blanc devrait fermer pour une longue période à compter de l’an prochain. En cause, notamment, la présence d’amiante dans la voute du tunnel « mais pas seulement, les travaux prévus sont beaucoup plus lourds que cela », explique le député (Renaissance) de la Haute-Savoie, Xavier Roseren.
Selon Eric Fournier, maire (UDI) de Chamonix, deux scénarios sont actuellement étudiés par les directeurs français et italiens de l’infrastructure : une fermeture pure et simple pendant trois à quatre ans à partir de 2025 ou une fermeture de quatre mois, chaque année, pendant… 18 ans ! La décision devrait être prise après une « période exploratoire » qui engendrera déjà une fermeture « de la fin août à la fin décembre en 2023 et 2024 », selon l’élu.
Les gouvernements français et italiens devront trancher
Durant chacune de ces deux périodes de fermeture en phase exploratoire, « environ 600 mètres de voute seront rénovés, soit 1 200 mètres au total », abonde le député Xavier Roseren. A ce rythme-là, il faudrait donc fermer le tunnel pendant 17 à 18 ans. D’où le deuxième scénario évoqué, celui d’une fermeture totale pendant trois à quatre années complètes. Une catastrophe pour le tourisme et pour le transport international routier. Les coûts du chantier seront, à coup sûr, un élément déterminant dans la prise de décision : « Ce sont les deux gouvernements, français et italiens, qui devront trancher », explique Eric Fournier.
Selon nos informations, les autorités italiennes en profitent pour remettre sur le devant de la scène la possibilité d’un doublement du tunnel. Un nouveau tube, donc, en complément de l’actuel. Pour le maire de Chamonix, une telle perspective est « inacceptable ». Et de détailler : « Nous avons rencontré Clément Beaune, le ministre des Transports, cette semaine. Il nous a dit que ce n’était pas la priorité de la France ». Un point de vue confirmé par le député Xavier Roseren : « Elisabeth Borne s’y était déjà opposée lorsqu’elle était ministre des Transports et elle l’a répété une fois devenue Première ministre. La nomination de Christophe Castaner à la présidence d’ATMB (Autoroute et tunnel du Mont-Blanc) est aussi une garantie que la parole du gouvernement sera portée ».
Si les habitants de la Vallée de l’Arve et du Val d’Aoste ont de quoi s’inquiéter, la tension devrait également gagner la Maurienne. Car, quelque soit le scénario retenu, le report du transport routier se fera sur le tunnel du Fréjus, faute d’une offre suffisante en matière de transport ferroviaire. Voilà qui devrait également relancer, une fois de plus, le débat sur le Lyon / Turin et ses accès français, toujours pas tranchés.